Sept vies pas encore consommées, une attee=inte d'un nirvana en cours, loin devant moi au gré des courants d'air et de vos humeurs, je suis papillon. Je survole les arbres, je me pose pour respirer, dans la course effrenée contre le temps pour me reproduire. Une aspiration et je plonge vers vous, juste en dessous. Une paire de jean, de bottes, une cape en laine chaude, j'ose passer près de vous, pour me coller dans votre dos, discrètement. Mes ailes miroitent d'un jeu de noir et orange sur votre laine couleur prune. Je caresse cette douceur, cachemire peut-être, et un parfum sucré, des fleurs invisibles, votre cou qui palpite.
Quelle chevelure magnifique !
Je suis un détail, un bijou vivant, une broche, proche de vous.
Avec vous pour quelques pas encore, je ne pourrai vous suivre trop longtemps, mes jours sont comptés, de la chenille, j'ai changé en gonflant mes ailes, je vais préparer la prochaine génération. Demain sera un autre jour, une autre vie.
Demain j'ouvre les yeux, vous étiez là sur cette piste de danse, dans la nuit chaude de l'été. Nombreuses féminités, un bar à lumière qui m'attire, vous attirant apparrement aussi, vous êtes en vibration avec le tempo musical. Tout bouge, je me faufile entre les guirlandes électriques dans un coin noir, un peu ombragé, tout scintille. De mes yeux avec des facettes, les reflets de la boule à facettes m'éblouissent, mais vous êtes là en jupe, en microjupe, dans des tuniques qui ressemblent plsu à des tee-shirts trop courts, réduits au séchage. Du coton simple ou des polyesters brillants et fluides, des imprimés qui moulent les hanches, ou des décolletés bénitiers, où la religion perdrait son regard chaste, l'été semble très chaud. Je vole vers vous, je vous regarde, no, je vous vise. Car dans ma mienne, ma courte vie, je suis là pour manger. Je plonge vers vos chevilles fines, vos talons, aïe ! Je dois éviter les mouvements, les jambes, les mollets, les hommes, les femmes, la danse, le rythme de la salsa, la foule.
Je vise au plus près, des jambes, juste vers une jupe en satin rose, so girly, à croquer. Oups rien à dévorer car ici, sur cette cuisse, une seconde peau, un nylon, un filet invisible, un collant si fin que mes yeux n'ont rien vu.
Je ne peux vous piquer, vous dévorer que des yeux, ma première vie m'a laissé quelques gènes voyeurs et gourmets. Je reprends mon vol de moustique, vers d'autres jambes, plus tranquille, vers les tables du bar. Je suis une espèce rare, passionné par la finesse des chevilles, des longs mollets, et surtout la douceur de la peau, si pratique à sucer, juste sous la bride de l'escarpin. Mon dessert préféré, cette peau si soyeuse, près de l'articulation, je la caresse. Demain je ne serai plus là, juste un bouton gratteur.
Oups, je viens d'éclater sous une claque trop rapide, dommage.
...à suivre...demain...
Nylonement