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Dollhouse

Publié le 13 janvier 2012 par Fredp @FredMyscreens

dollhouse poster

Le coffret intégral des 2 saisons sorti il y a peu, replongeons dans l’étrange et passionnante série d’Eliza Dushku et Joss Whedon : Dollhouse.

Dollhouse
Après l’arrêt de Buffy et Angel, et l’annulation sauvage de Firefly, on pensait ne plus reprendre Joss Whedon à donner dans la série TV, d’autant moins avec la Fox. Tourné vers les comics, avec un superbe run sur les X-Men, il aura suffit d’un dîner avec l’ancienne tueuse de vampire, Faith, pour trouver un nouveau projet. L’histoire alambiquée d’une société secrète qui transforme des personnes en « poupées»  programmées pour accomplir certaines missions à la limite de la légalité pour de riches clients. Mais une de ces poupées, Echo, va peu à peu reprendre conscience.

Difficile à pitcher tant la série est complexe et brasse les thèmes, on se demande bien comment Whedon à bien pu vendre la série à la Fox. D’autant plus que la chaîne refuse le pilote original, obligeant le créateur à en retourner un plus simple. Mais, si dans les premiers épisodes la série se cherche, rapidement la ligne directrice voit le jour. Ainsi, la série est au départ conçue avec des épisodes se suffisant à eux-mêmes, déroulant indépendamment des missions sans pour autant tout lier. Mais à la mi-saison, Whedon à clairement réorienté la série en lui donnant une dimension beaucoup plus intéressante voir philosophique tout en accélérant le rythme de l’intrigue principale.

Dollhouse

Il faut dire que devant les faibles audiences de la série (qui n’est pas aidée avec une case horaire suicidaire), la Fox est prête à y mettre rapidement fin. Whedon convainc la chaîne de réaliser un épisode bonus à bas prix pour terminer dignement la série et contenter les fans. Un épisode se déroulant dans un futur apocalyptique dans lequel la technologie de Dollhouse a fait des ravages. Apportant autant de réponses que de questions, cet épisode est le reflet d‘une série dont le destin aura été aussi chamboulé que son héroïne. Car si Echo se cherche une identité, c’est aussi le cas de la série qui se cherche en dépit des freins budgétaires du diffuseur qui va tout de même céder devant la pression des fans et offrir à Dollhouse une seconde saison de 13 épisodes.

Dollhouse

Celle-ci est bien accueillie par les fans et la critique. Il faut dire que, malgré leurs défauts, les 13 premiers épisodes de la série nous dévoilaient une série originale, des personnages attachants à la morale pourtant très ambiguë et surtout des thèmes rarement abordés à la télévision, tout du moins sous cette forme. Après avoir été dérouté par les premiers épisodes, la suite qui voit agir une ancienne poupée qui a mal tourné (et qui a gardé toutes les personnalités qui lui avaient été implantées) mais aussi un véritable complot, s’avère très prenante. Mais en plus d’une intrigue à tiroirs et multiples rebondissements, la série se permet d’explorer plusieurs thèmes de manière inédite.

Dollhouse

Ainsi, le thème central de Dollhouse est l’identité. Qu’est-ce qui fait de nous ce que l’on est ? Existe-t-on sans nos souvenir ? Et si on retire toute notre personnalité, que devient notre âme ? Peut-on retirer sa personnalité à une personne pour qu’elle se sente mieux après un traumatisme ? Telles sont les questions morales et philosophiques qu’explore la série. Mais il est aussi question de la nature humaine qui reprendrait le dessus, de l’amour comme force plus importante que la manipulation du cerveau, … Toutes les questions autour de l’esprit et de sa manipulation sont aussi abordées. Sous couvert de divertissement, Whedon instille donc des pistes de réflexion intéressantes qu’il va pousser plus avant dans la seconde saison.

Dollhouse

Au vu des audience et malgré le soutien des fans qui lui avaient permis d’avoir une seconde chance, le créateur de Buffy sait bien qu’il n’y aura pas de 3e saison. Quitte à faire évoluer Echo plus rapidement ou à multiplier les coup de théâtres, il préfère offrir une vraie fin à la série. Du coup, les retournements de situations et transitions qui auraient pris plusieurs épisodes à se mettre en place se voient ainsi très vite expédiés. C’est dommage mais cette fin de série n’en est que plus haletante et l’on sent bien que Whedon case ici tout ce qu’il veut en s’amusant comme un fou avec son équipe, pour profiter de chaque dernière minute d’épisode.

Dollhouse

Et ce n’est pas pour rien qu’il souhaite accorder à Dollhouse la fin qu’elle mérite. On sent Joss Whedon impliqué dans cette série comme rarement des créateurs le sont. On y retrouve ses thèmes, sa patte dans les dialogues, dans les caractères des personnages (mention spéciale à Topher, un génie sans morale qui joue comme un gamin), des comédiens avec qui il a l’habitude de travailler (Eliza Dushku, Summer Glau, Ala Tudyk, Alexis Denisoff, Amy Acker) et le spectateur prend donc autant de plaisir à suivre l’évolution de chacun jusqu’au final futuriste qui boucle de manière aussi surprenante que bien vue les 26 épisodes de la série.


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