Pilot // A venir, diffusion le 16 Janvier.
What About ?
302 prisonniers et gardiens de la célèbre prison d'Alcatraz disparaissent dans d'étranges circonstances en 1963. Cinquante ans plus tard, ils réapparaissent un à un à San Francisco de manière inexpliquée, sans avoir vieilli. Un agent du FBI, Rebecca Madsen, est alors chargé de mener l'enquête, aidé d'un geek spécialiste de la prison, Diego Soto, et d'un homme mystérieux au passé trouble nommé Emerson Hauser...
Who's Who ?
Créée par Elizabeth Sarnoff (Lost, Deadwood), Steven Lilien (Kyle XY) & Bryan Wynbrandt (Kyle XY). Produit par J.J. Abrams (Alias, Lost, Fringe). Avec Sarah Jones (Sons Of Anarchy, Big Love), Jorge Garcia (Lost), Sam Neill (Jurassic Park, La leçon de Piano, A la poursuite d'Octobre Rouge...), Robert Forster (Heroes, Mulholland Drive...), Santiago Cabrera (Heroes, Merlin), Parminder Nagra (Urgences), Jason Butler Harner (L'échange...)
So What ?
"It's Alcatraz. Things can always get worse" prévient l'un des héros -les plus discrets- de cette nouvelle production J.J. Abrams, attendue sur la FOX la semaine prochaine, ainsi qu'en VOD sur MyTF1.fr. pour les plus argentés des impatients. Il a bien fait de le préciser, le monsieur. Car il faut bien avouer qu'une fois les premières minutes intrigantes passées -qui retranscrivent à la perfection l'ambiance de la célèbre prison lorsqu'elle était encore en service grâce à une réalisation sombre et efficace, qui a d'ailleurs pu bénéficier des décors authentiques de l'île mythique- on s'ennuie un peu face à ce qui ressemble plus à un cop show bien rôdé qu'à un thriller surprenant.
Le télespectateur est continuellement pris par la main, tout lui est expliqué -du moins ce qui est explicable à ce stade- de façon plutôt simple (trop simple ?) comme si tout ce qui se passait était finalement normal. Notre héroïne, qui a pour mission de remplacer à terme dans nos coeurs Sydney Bristow, Kate Austen, Olivia Dunham et Samantha Bloom, ne semble pas tellement s'étonner ni s'émouvoir de tout ce qui lui arrive. Elle ne parvient jamais dans ce premier épisode à sortir de son rôle d'enquêtrice un peu bad ass sur les bords bien sûr mais terriblement banale. Je ne remets pas pour autant en cause le travail de Sarah Jones, bien qu'elle paraisse un peu trop jeune pour être vraiment crédible -ce qui n'est pas de son ressort en même temps- mais les auteurs n'ont pas su lui donner la place qu'elle méritait et ses répliques sont un peu faibles par moment. Avec un matériel de meilleure qualité, je suis sûr qu'elle peut faire des merveilles. En gros, elle se retrouve dans la même situation qu'Anna Torv au début de Fringe sauf qu'elle transpire naturellement la fragilité et qu'elle parait d'emblée moins froide. Le reste de la distribution est convaincant dans l'ensemble, notamment Sam Neill, qui fera sans surprise un bon méchant devenant peu à peu attachant, et Jorge Garcia, l'atout comique de la série, une sorte de Hurley-bis avec simplement quelques diplômes en plus. La plupart des autres personnages principaux ne nous sont présentés que brièvement -l'un deux n'apparait même qu'en photo- et certains auront certainement du mal à se faire une place alors que le véritable héros de chaque épisode sera certainement le prisonnier "fantôme" du jour, avec tout ce que cela implique de routine typique des procedurals. Ce qui est intéressant néanmoins, mais qui ne fait que transparaitre au cours du pilote, c'est que ces hommes sont des criminels qui ne se sont pas retrouvés à Alcatraz par hasard et on nous demande ainsi, au moins le temps de 40 minutes, de nous intéresser à leur histoire et donc de prendre le risque de s'attacher à eux. On peut espérer que les flashbacks permettront par ailleurs de nous montrer ce qu'était vraiment le quotidien des prisonniers sur l'île, même si on se doute bien que l'on ne va pas nous faire du Oz à 21h sur la FOX ni même du History Channel ! A travers des connexions un peu faciles entre les personnages qui sont révélées petit à petit, on comprend qu'Alcatraz aura également une dimension familiale importante. L'occasion sans doute de renouer avec certaines obsessions de J.J. Abrams dont toutes ses oeuvres sont empreintes. La figure paternelle, notamment, toujours complexifiée à l'extrême. Coté clins d'oeil, hormis des chiffres forcément suspicieux, il m'a semblé qu'une affiche avec le visage de Josh Holloway se cachait en second plan au cours d'une scène, ainsi qu'une rangée de comics Alias. A confirmer toutefois...
Bien qu'Alcatraz possède l'odeur et l'essence des meilleures créations de Mr. J.J. Abrams., elle n'en a pas tout à fait le goût. Probablement parce qu'elle n'en est pas vraiment une. Le petit génie du ciné et de la télé est jusqu'ici meilleur créateur et réalisateur que producteur... Si la série soulève quelques questions -Où sont passés ces détenus pendant 50 ans ? Qui les a ramenés et surtout pourquoi ? Quelles sont les véritables intentions de Hauser et certains autres héros aux contours flous ?- elle semble malgré tout manquer d'ambition à ce stade, de mystère consistant, de personnages profonds. Elle n'impressionne pas comme Lost et dans une moindre mesure Fringe l'avait fait dès les premiers instants. Pourtant, notre curiosité est suffisamment piquée pour qu'on ait envie de laisser une chance à Alcatraz de montrer ce que cette île a dans le ventre...
What Chance ?
La FOX fait bien de proposer au cours de la même soirée le second épisode à la suite du premier. De cette manière, les téléspectateurs déçus et/ou perplexes seront plus enclin à lui laisser tout de suite une deuxième chance. Mais si le deuxième épisode n'est pas à la hauteur, il ne faudra pas s'étonner d'une désertion massive en deuxième semaine. J'espère qu'Alcatraz aura la chance de grandir et d'évoluer au-delà des 13 épisodes commandés car elle risque de suivre la même trajectoire que Lost et Fringe : un début le plus grand public possible afin de ratisser large avant de prendre des risques et de privilégier le feuilletonnant (et donc de moins marcher). Je ne suis pas très optimiste quant à sa durée de vie malheureusement...
How ?