Issu de la scandaleuse déclaration de Laurent Wauquiez, basée sur de faux arguments : « (...) Aujourd'hui, un couple qui est au RSA, en cumulant les différents systèmes de
minima sociaux, peut gagner plus qu'un couple dans lequel il y a une personne qui travaille au smic (...) » le travail obligatoire des attributaires des minima sociaux se met, petit à
petit, en place dans quelques Conseil généraux, dirigés par l'UMP.
Si le département de la Savoie a été, nous dit Nice Matin, le premier à lancer ce STO new look, les Alpes Maritimes, où sévit
l'ennemi juré des précaires en tous genres : Eric Ciotti, ne voulait pas être en reste.
Nice Matin nous décrit la mise en place azuréenne du système. Premier
constat, contrairement à ce que proposait Laurent Wauquiez : le « retour à l'emploi » des titulaires du RSA : « ne peut
se faire que sur la base du volontariat »
Et pourquoi ?
Tout simplement explique Eric Ciotti, afin : « (...) que les entreprises ne bénéficient pas
d'un effet d'aubaine » Ce qui signifie, par extension que ce sont les collectivités locales qui peuvent en bénéficier. Pour le lancement de l'opération, ils étaient quinze « salariés »
volontaires à intégrer le Conseil général, l'Université de Nice ou les associations locales.
Cette intégration, aux antipodes de la réinsertion, ne coûte de plus, pas bien cher au Conseil Général puisque : « (...)
l'État, subventionne à hauteur de 95 % ces embauches « RSA » Une cinquantaine d'euros par mois restent donc à la charge de l'employeur » Vous avez dit
effet d'aubaine ?
En fin de compte, comment ça va fonctionner et combien vont toucher ces « salariés » ?
Ils vont : « (...) travailler sept heures par semaine dans une administration ou une
association afin de recevoir 130 € mensuels en plus (...) » Il s'agit donc bien d'un simple travail sans aucune formation ou recyclage permettant aux titulaires du RSA d'envisager à terme
de sortir de leur précarité !
Alors, où est le retour à l'emploi, dont se goberge l'UMP des Alpes Maritimes ?
Si Eric Ciotti trouve néanmoins le moyen de se féliciter des premiers résultats, il est conscient du fait, que les
collectivités locales n'ont pas les moyens d'absorber les 25 400 allocataires du RSA du département ! D'autant qu'en août dernier Eric Ciotti annonçait son intention de réduire de 10%
d'ici la fin 2012 les effectifs du Conseil général des Alpes-Maritimes, qu'il préside.
Alors, celui-ci brandit une « idée de génie », au moment où plus de 4,5 millions de français cherchent un emploi : «
La solution, c'est le secteur associatif, (...) Il y a dans notre département des milliers d'associations qui ne peuvent mener à bien certains projets, faute de
moyens (...) Elles vont désormais pouvoir embaucher à moindre coût « plusieurs centaines d'allocataires du RSA »
Embaucher ? En fait, utiliser une main d'oeuvre quasi gratuite qui viendra directement concurrencer les emplois aidés, qui
coûtent plus cher, et qui au bout du compte ne se verra jamais proposer un véritable emploi !
Mais l'objectif n'est-il pas d'essayer de prouver qu'une proposition mal ficelée et destinée à séduire l'électorat de droite
extrême, à un avenir ?
Avenir qui pourrait être, selon Eric Ciotti, idyllique, à condition que : « (...) le
recrutement ne se fasse plus sur la base du volontariat, mais de façon obligatoire (...) » Tout en regrettant qu'on en soit pas là, et ajoute rêveur : « (...) que ce sera peut-être la prochaine étape »
Mais; pour cela, il faudra d'abord convaincre une majorité de français peu enclins à ce jour à reconduire ces « humanistes »
pour cinq ans ...
Magazine Politique
Si
l'UMP fustige le nombre de fonctionnaires des collectivité locales, elle ne répugne pas à intégrer de façon temporaire des titulaires du RSA comme employés « quasi gratuits » dans les
collectivités qu'elle dirige. Contrepartie ou salariat au rabais ?