
Aucune accusation criminelle ne sera portée à l'endroit d'un policier de la Sûreté du Québec qui a abattu mortellement Eric Thérien, à Papineauville, le 8 novembre 2009.
Selon les informations obtenues par Radio-Canada, la direction des poursuites pénales à Québec en a décidé ainsi après avoir examiné tous les éléments de l'affaire. Les motifs de cette décision ne seront pas rendus publics.
La conjointe d'Éric Thérien, Lola Desrochers, avait dénoncé l'intervention policière. La conjointe d'Éric Thérien, Lola Desrochers, avait dénoncé l'intervention policière.
Rappelons que les événements se sont produits à l'intérieur d'un immeuble à appartements situé avenue Papineau, à Papineauville, dans la Petite-Nation. La conjointe de la victime avait contacté le 911, soutenant que l'homme de 35 ans avait des idées suicidaires le soir du drame. Elle avait demandé l'aide des ambulanciers, mais ce sont quatre policiers qui sont arrivés sur les lieux en premier.
Un jeune policier de la SQ a ouvert le feu parce qu'Éric Thérien aurait foncé sur lui en brandissant un couteau à peler des pommes de terre, considéré comme une arme blanche. Six projectiles ont été tirés, dont quatre qui ont atteint mortellement la victime. Éric Thérien était connu des policiers.
Puisque des policiers de la Sûreté du Québec étaient impliqués, l'enquête a été transférée aux enquêteurs du Service de police de Montréal, qui devaient déterminer si les policiers de la SQ avaient suivi les règles. Leurs conclusions n'ont pas été dévoilées.
Droit-Accès de l'Outaouais réclame une enquête publique
Daniel St-Jean, directeur général de Droits-Accès de l'Outaouais, réclame une enquête publique dans cette affaire. Daniel St-Jean, directeur général de Droits-Accès de l'Outaouais, réclame une enquête publique dans cette affaire.
L'organisme Droits-Accès de l'Outaouais, voué à la défense des droits des personnes ayant des problèmes de santé mentale, trouve inacceptable qu'aucune accusation criminelle n'ait été portée contre le policier responsable de la mort d'Éric Thérien.
Son directeur général, Daniel St-Jean, estime que l'intervention policière a été bâclée et que les agents auraient pu utiliser d'autres moyens, comme du poivre de cayenne, pour maîtriser l'individu en détresse. À son avis, une enquête publique s'impose.
« C'est inacceptable. Ça a l'air d'une république de bananes, d'avoir des enquêtes secrètes comme ça, des enquêtes policières faites par des policiers, qu'on ne verra jamais. La famille, depuis deux ans et demi, n'a jamais vu de résultats d'autopsie ou d'enquête, et ne pourra jamais comprendre ce qui s'est réellement passé. C''est dur de faire son deuil. » — Daniel St-Jean, directeur général de Droits-Accès de l'Outaouais
Il a été impossible de joindre les proches de la victime qui avaient, à l'époque, dénoncé l'intervention policière en affirmant que les policiers avaient utilisé une force abusive et excessive.
Source : Radio-Canada