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Pas sincère, s’abstenir

Publié le 13 janvier 2012 par Alteroueb

Pas un jour ne passe sans qu’un notable, un décideur, un mégalomane ne présente ses vœux en grande pompe et à grand renfort de presse et de forces de police. Hier, notre nain compétent présentait les siens aux fonctionnaires, donc à moi en l’occurrence, à Lille, ce qui a fait dire à l’un mes commentateurs favoris et par ailleurs collègue «Tiens, notre charmant Président de la République vient chez nous présenter ses voeux z’aux z’agents. Les tireurs d’élite sont déjà positionnés sur les toits. Ne craignez rien, ils savent sur qui ils tirent !»

Auparavant, avec mes collègues, nous avons eu à subir individuellement ceux de notre ministre Valérie Pécresse, qui s’est fendue d’un mail que seuls les agences de comm savent pondre. Rien à dire, la forme est parfaite. Mais le fond, on le touche, on s’y écrase… C’est d’ailleurs ce qu’elle aurait dû faire. Je vous fais grâce du contenu .Et comme il nous était permis de répondre, je ne m’en suis pas privé :

Madame la Ministre,
N’y voyez pas un manque de politesse ni aucune offense de ma part, mais il m’est impossible de vous remercier pour vos voeux qui ne sont simplement pas sincères et transpirent la condescendance.
Ils ne peuvent pas l’être après la somme de monstruosités que vous et votre entourage politique avez proféré à l’encontre des fonctionnaires.
Non seulement vous avez saccagé le service public dans son ensemble en privant les unités de moyens, mais vous avez explicitement désigné les fonctionnaires comme une des causes de la crise du moment, vous avez menti sur bien des chiffres, vous êtes totalement vendue à une idéologie individualiste et mortifère pour qui n’est pas issue de votre caste.
Je vous souhaite néanmoins une reconversion sereine en mai prochain, qui sera, à n’en pas douter, toujours bien meilleure et plus enrichissante que celle des agents que vous avez dirigé.
Bien cordialement,

Pas sincère, s’abstenirQuant à notre agité du bocal, il a, devant un parterre de pontes, haut fonctionnaires et dignitaires locaux, démontré qu’il n’a rien changé de ses marottes en faisant la promotion appuyée de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), et en continuant à clamer de voir «moins de fonctionnaires, mais mieux payés»… Moins de fonctionnaire, c’est fait, mieux payés, c’est une vue de l’esprit. Rien de bien neuf donc, un discours convenu, certainement le même que celui qu’il avait produit à Lille, 4 ans plus tôt. Seule surprise, l’émoi et le murmure qui s’est emparé d’une salle peu habituée aux expressions spontanées quand Toto 1er soutenait que «de 2007 à 2011, malgré la crise, l’augmentation du pouvoir d’achat pour les agents publics aura été de 10%». Incontestablement, la belle unanimité d’antan a disparu.

Il n’y a rien à répondre à ce genre de discours. Il n’y a rien de sincère, rien d’acceptable. Il y transpire toute cette ambition personnelle ressassée, tout le poids du pouvoir utilisé pour se venger de ses complexes et ses frustrations. Ce moment ordinairement consensuel est devenu une tribune au ton menaçant voire hostile, comme lors de la cérémonie des vœux au monde de l’éducation le 6 janvier dernier. Ce président aura absolument tout raté. Heureusement, le terme de ce mauvais rêve approche.

Encore 100 jours de patience.


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