François Baroin vient de le confirmer, l’agence de notation Standard & Poor’s dégrade la note de la dette française (AA+ ?). A 100 jours de l’élection présidentielle c’est un coup dur pour le président qui semblait s’y être résigné depuis plusieurs semaines. Pas de 3ème plan de rigueur annoncé mais le taux d’emprunt de la France est passé de 3 à 3.10 % en quelques heures et le gouvernement prévoit de poursuivre et d’amplifier les réformes. Cette dégradation entraîne une baisse de l’euro et le prix du pétrole repart à la hausse depuis le début de l’année.
Dans la mesure où leur sort est lié à celui de l’Etat, les organismes publics sont également menacés de voir leur note dévaluée. Les institutions publiques, gros émetteurs de dette, sont concernées : l’Unedic (assurance chômage), l’Assistance publique ou la Caisse des dépôts qui soutient le logement social et la rénovation urbaine, sont sur la sellette. Ou bien encore, les entreprises ayant le soutien de l’Etat comme La Poste, Réseau Ferré de France. Avec moins de ressources allouées, elles pourraient répercuter cette perte auprès des clients en augmentant leurs tarifs. L’austérité touchera aussi les collectivités locales, soumises à la fois aux pressions de l’Etat et à celles des agences de notation. Les impôts locaux augmenteraient dans la foulée.
Les banques sont elles aussi la cible des agences de notation. Si leur évaluation venait à baisser, leur financement auprès des marchés serait plus coûteux. Elles pourraient reporter leurs contraintes sur les usagers, aussi bien particuliers qu’entreprises : la tendance serait au durcissement du crédit et à la hausse des taux d’intérêt. Avec comme conséquence une activité économique morose.
Certains voient dans cette dégradation un électro choc pour réformer les banques et mettre la finance au service de l’économie et non l’inverse et de donner les moyens aux entreprises d’être compétitives et d’innover.
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