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La corrida a la tv

Publié le 14 janvier 2012 par Jeanmi64

Les toreros du G10 et quelques autres font l’actualité avec leur droit à l’ image et posent, entre autre,  des problèmes aux empresas des ferias qui ont l‘ habitude d’ être télévisées.

Mais n’est ce pas la bonne occasion pour réfléchir justement à l’ intérêt de ces retransmissions? Je veux parler des retransmissions en direct, comme celles par exemple que fait Digital + en Espagne pour les dites ferias. Les magazines d’actu taurines du style de Tendido Cero ou Grana y Oro ne relèvent pas de la même interrogation, ils ne font pas de direct, ils informent. De même que tous les résumés que l’ on peut voir sur le net.

Finalement une corrida retransmise en direct est loin de l’ émotion que l’ on peut avoir sur les gradins : Celle ci est instantanée, elle relève d ‘une sensation qui peut être irraisonnée, mais tellement plus sincère. La télévision certes montre la même corrida, mais la décortique aussi, par exemple, au moyen des ralentis. Et l’ impression que l’ on aurait sur les gradins sera détruite devant son téléviseur : Ce qui aurait pu nous paraitre un moment intense ne résistera pas toujours à ces ralentis qui pourraient montrer ce que l’ on a pas vu dans l’ instant fugitif, montrant par exemple que ce qu’ on avait trouvé plein d’ émotion , n’était qu’ une séquence pleine de défauts….Certes, il ne faut pas encenser ces instants à tort, mais on est parfois tellement déçu de voir la réalité décortiquée. Et personnellement je préfère vibrer à ce que je vois, même au prix d’ une fausse impression, qu’ à une démonstration sans doute plus orthodoxe.

Et puis dans une arène, on s’ intéresse à des tas de détails qui ne sont pas forcément ceux que choisissent la caméra : Avoir le regard sur un peon, sur les areneros, sur la banda de musica, sur le piquero fumant sa cigarette dans le callejon, sur n’ importe quoi de la vie de la corrida. Et la caméra, elle impose, son détail. Sans parler du traditionnel recueil des impressions du torero après sa prestation qui n’est souvent qu’ un copier-coller de tout ce qu’ il dira durant toute la temporada.

Enfin, que restera t’ il des grands instants que l’ on peut vivre “in vivo” ? Ceux qui étaient dans les arènes à Séville frémissent encore des sorties triomphales de Manzanares et El Juli lors de la dernière Feria, ceux qui étaient à Madrid à la Feria d’ Otoño vivent encore le mano a mano Fandiño-David Mora, et les spectateurs de Bilbao s’ émeuvent encore de la faena de Morante. Ceux qui étaient devant leur télé les ont vus, certes, mais en vibrent ils encore ? Et combien de corridas minables ont t’ils du se farcir, alors que, même pour une mauvaise corrida, le spectateur des gradins trouve toujours quelque chose à retenir, ne serait ce que l’empoignade avec ses voisins, alors que le téléspectateur vaquera à autre chose.

Alors, oui, tout n’est pas négatif, la télévision permet d’assister à plein de corridas auxquelles on ne peut assister pour différentes raisons : la distance, le temps et bien sur les pesetas…..(Encore qu’ à Madrid par exemple on peut trouver des places qui ne coûtent pas beaucoup plus cher qu’ une retransmission de Digital+ – heureux aficionados madrilènes). Et puis se retrouver dans une peña pour voir le “spectacle’ télévisé a aussi des bons côtés de convivialité.

Mais pour en revenir au début de ce billet, les figuras feraient mieux de remplir les arènes par de vraies émotions non factices, que de chercher à monnayer leur image……parce que la corrida, c’est quand même quelque chose que l’ on préfère voir belle…..et en vrai !!!


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