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HCup : La cigale et la fourmi.

Publié le 15 janvier 2012 par Lben

Chronique du lundi 16 janvier 2012.

La cigale Biarritz ayant chanté tout l’été se trouva fort dépourvue dans la brise londonienne  alors que les fourmis Toulousaine et Clermontoise ont engrangé les points qui leur permettent d’espérer passer l’hiver au chaud aussi bien sur le plan Européen que national. Explications ( et morale de l’histoire )…

Biarritz paye les retards du passé :

Les Biarrots peuvent avoir des regrets à l’issu de leur défaite face aux Saracens, même si l’essai opportuniste de Dimitri Yachvili cache la domination anglaise sur ce match. Les Saracens ne sont pas une équipe géniale, ils se contentent de bien réciter leurs plans de jeu et de s’appuyer sur la puissance toute Sud-Africaine des avants pour dominer leur sujet. Pas de quoi gagner la HCup mais assez pour se qualifier pourt les quarts de finale. Les Biarrots ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes et à un début de saison complètement raté. Bien sûr, ils vont évoquer l’absence des internationaux, mais tout le monde était dans ce cas-là et le véritable problème de Biarritz, c’est sa Yachvili dépendance avec, à un degré moindre, la présence d’Imanol Harinordoquy pour contrôler l’adversaire dans les airs et peser dans le jeu. Sans son demi de mêlé international, l’équipe gagne très peu et avec lui, elle joue, généralement, un jeu relativement restrictif, beaucoup basé sur le pied, qui ne lui permet pas de progresser à long terme. Compliqué…

Même si Serge Blanco parie sur la jeunesse des Lauret, Guyot, Lakafia, Couet-Lannes,  Roidot, Watremez,… la différence entre Biarritz et Toulouse et Clermont est particulièrement criante cette saison, notamment au niveau du recrutement. Il faut, à ce niveau-là, prendre en compte, bien sûr, les différences de budget qui font que Toulouse, 33 millions d’euros, et Clermont, 23 millions d’euros, disposent d’une belle avance sur les petits 17 millions Basque. Néanmoins, qui c’est qui a brillé à Clermont en début de saison ? Jean-Marcel Buttin et Wesley Fofana, sans oublier Julien Bardy et Clément Ric. On ne peut pas dire que ces joueurs aient coûté cher, certainement moins que Dan Caprice dont on attend toujours le décollage. Donc le budget ne fait pas tout particulièrement dans une des régions les plus riches en réseaux de clubs et de potentiel joueurs. Plus que les blessures de Dimitri Yachvili et de Imanol Harinordoquy, le Biarritz Olympique paye, cette saison, tout le travail en profondeur qui n’a pas été fait pendant des années sur la structuration du club avec, entre autre, sa partie formation. Et il semble y avoir encore du travail, quant on voit que dans le groupe des – de 20 ans pour le Tournoi 2012 ne figure aucun Biarrot alors que Montpellier et Perpignan ont 5 joueurs chacun et Bègles 2…

Le début de saison décide de tout :

Plus que le seul cas de Biarritz, cette saison délivre une vérité qui est, maintenant, devenue une véritable règle : les premiers matchs sont les plus importants de la saison. Si l’on prend les exemples de Toulouse, de Clermont et surtout d’Agen, on voit l’importance de réussir à gagner les premières rencontres de la compétition, car cela permet, non seulement, de se positionner dans le haut du classement, en harmonie avec ses objectifs, mais aussi et surtout de travailler dans la sérénité. Toulouse et Clermont sont encore en course sur les 2 tableaux et, plus que tout, ils vont pouvoir gérer sereinement la période qui arrive avec le Tournoi et les matchs doublons. Pas de problème à faire reposer des joueurs pour les protéger pour la fin de saison, à lancer des jeunes et à prendre le risque d’afficher des équipes bis, voire ter, car les points sont déjà engrangés et le risque est moindre.

Pour Agen, l’objectif essentiel, le maintien, semble déjà assuré et on peut se tourner, pas très sereinement malheureusement, sur la saison prochaine. L’exemple de cette équipe est révélateur de l’évolution du Top14 où le niveau tend de plus en plus à se resserrer et il est indispensable de remporter un maximum de match lors des 6 premières confrontations de manière à éviter de se retrouver en queue de classement avec les conséquences habituelles qui plombent le jeu de l’équipe et créent une dynamique négative dont il devient de plus en plus difficile de se sortir. Le Top14, et avec lui ses ancêtres, est passé d’une longue course de fond à un sprint ininterrompu. C’est un changement plus important qu’on ne le croit. Sa raison : La montée en puissance des équipes issues de la ProD2 comme Montpellier, il y a longtemps, Toulon et le Racing-Métro, plus récemment, et Bègles Bordeaux et Lyon maintenant. Des équipes qui, dès la montée, affichent un budget compétitif permettant de proposer des effectifs suffisamment corrects pour ne pas faire figure de victime consentante dès le départ. Et sont capables ensuite de monter financièrement pour aller faire la compétition dans le haut du tableau.

La conséquence, par contre, va être pour les joueurs cadres de devoir jouer encore plus de matchs que par le passé. Ils joueront peut-être moins de rencontres complètes, parce que c’est comme cela que les entraîneurs essaieront de ne pas faire exploser leur temps de jeu, mais ils seront tout le temps sur le terrain. Ce qui, bien sûr, présente un risque important de blessure. Même s’ils passaient le même nombre de minutes de jeu que dans les saisons précédentes, leur implication sur un plus grand nombre de matchs ajoutera une usure psychologique, et donc aussi physique, beaucoup plus grande, ce qui augmentera directement les risques de blessure. Et, par conséquent, risque de diminuer progressivement la durée moyenne de la carrière des joueurs professionnels…

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