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la collaboration ou la résistance ?

Publié le 16 janvier 2012 par Despasperdus

Si j'étais socialiste, vert, centriste ou frontiste, je verserais dans l'humour antisarkoziste, en ironisant par exemple : petit président = petite politique = petite note...

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Et dans mon élan, je ne manquerais d'embrayer sur l'incompétence de la bande du Fouquet's punie officiellement par une agence de notation ! Mais que voulez-vous, nous sommes au Front de gauche, aussi l'analyse ne s’arrêtera pas à Sarkozy et aux frontières de l'Hexagone...

En effet, la faillite du sarkozisme n'est un cas pas isolé dans l'Union européenne du traité de Lisbonne, nouvelle terre du néo-libéralisme. La dégradation de la note de la France est une étape supplémentaire vers la tiers-mondialisation du continent européen.

La mécanique infernale a déjà été éprouvée sur d'autres continents. Quel que soit le pays, les caractéristiques économiques, sociales et démographiques, les ressources naturelles, le niveau d'éducation et d'industrialisation, l'ampleur réelle de la dette, et la couleur politique du gouvernement, les politiques néo-libérales conduisent inéluctablement à la la dégradation de la note.

Plan d'ajustement après plan d'ajustement, dénommés par le bel oxymore de plan d'aide, le néo-libéralisme mène à la régression et à la misère sociale, à la récession et à la faillite économique... A terme, l'hyper endettement permet - après dégradation de la note - de livrer le pays et son peuple à l'appétit vorace des spéculateurs. Quelle belle invention que la dette publique !. Pour en savoir plus, regardez le documentaire La Debtocracy. et le témoignage de Dimitri MAKRYGIANNIS, citoyen franco-grec.

Nous savions que le tour de la France viendrait, depuis le moment même où le gouvernement grec du "socialiste" Papandreou - président de l'IS et membre du PSE [1] a décidé de collaborer avec les marchés financiers. En l'espèce, nous pensions que la finance attendrait la fin des élections présidentielle et législatives. A priori, les donneurs d'ordre ne croient plus en la sarkozie pour imposer au peuple de nouvelles réformes de régression sociale. L'oligarchie pense probablement qu'un nouveau pouvoir centriste, frontiste ou social-démocrate bénéficiera de la légitimité électorale qui lui permettra de mener à terme les dernières grandes réformes néo-libérales. C'est là, la seule divergence avec notre camarade du cri du peuple.

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Une sarkozie à bout de souffle et illégitime qui avait fait de la conservation du triple A l'objectif de sa politique. Il y a un et demi, Baroin déclarait :

« L’objectif du maintien de la note AAA est un objectif qui est tendu et qui est un objectif qui conditionne pour partie, en effet, les politiques d’économie que l’on souhaite avoir (...) Nous devons maintenir notre AAA (...) d’où l’idée de la révision constitutionnelle, pour bien montrer que c’est pas simplement un coup pour rien pour faire plaisir à des marchés, mais vraiment une nouvelle inflexion, une nouvelle tendance, une nouvelle discipline budgétaire française »

A l'époque, nous avions pondu AAA ce Baaaroin pour dénoncer la soumission aux marchés. Aujourd'hui, les paroles du Baroin apparaissent bien désuètes... comme le seront bientôt celles prononcées au JT de 20 heures de france 2, vendredi 13 janvier 2012.

Si la sarkozie s'évertue à rassurer la population en relativisant les conséquences de la perte du triple A, l'opposition n'est pas à la hauteur  : de Le Pen à Hollande en passant par l'inénarrable Bayrou, chacun propose sa petite recette d'austérité pour rembourser la dette et rétablir au plus vite l'équilibre budgétaire !

Or, la dégradation de la note est un moment bien particulier, elle constitue une déclaration de guerre contre le peuple !

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Le capitalisme est un prédateur vorace qui exige toujours plus ! Accepter le principe d'une politique de rigueur pour "rassurer les marchés", c'est se soumettre au monde de la finance, c'est rendre les armes, c'est vendre le pays à la découpe , c'est se résigner à la destruction des règles sociales issues du Front populaire et du programme du Conseil national de la Résistance.

En définitive, il y n'y a que deux façons de réagir à cette déclaration de guerre :

  • la collaboration avec les marchés et son cortège de sacrifices au nom de la rigueur et de l’austérité pour soi-disant rembourser une dette impossible à rembourser, ou ;
  • la résistance !

Du PS-EELV au MoDem et de l'UMP au FN, au-delà des querelles partisanes, se dessine le consensus pour la rigueur : ces partis ont choisi de collaborer avec le monde de la finance!

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En ces temps de boucherie néo-libérale, chaque fois que le pouvoir de gauche social-démocrate, de droite ou d'extrême droite a collaboré avec le capital, autrement dit l'agresseur, IL A IMPOSÉ L'AUSTÉRITÉ, LA MISÈRE ET LA RÉCESSION À SON PEUPLE, sans pour autant rembourser la dette et présenter un budget non déficitaire. Voyez l'Espagne ou la Grèce, voire l'Argentine des années 90, puis comparez avec des pays qui sont entrés en résistance, l'Argentine de Kirshner ou l'Islande...

Si par malheur, le candidat du Front de gauche n'était pas présent au 2d tour, nous voterions pour Hollande, juste pour virer Sarko et sa bande, mais la mort dans l'âme parce que la rigueur, même de gauche, profite toujours à l'oligarchie. C'est d'ailleurs ce qu'ont compris la plupart des peuples sud-américains en élisant les leaders de l'autre gauche. Et oui, jusqu'à l'élection des Lula, Kirshner, Chavèz, Correa ou Morales, la fatalité et la résignation semblaient dominer et paralyser ces peuples !

Aujourd'hui, seul le Front de gauche est en résistance à la dictature de la finance. Une ligne de lutte qu'il tient depuis sa création, parce que finalement, c'est le mépris du peuple et le déni de la démocratie incarné par le Traité de Lisbonne et la régression sociale qui ont conduit à sa création, forçant chacune de ses composantes à abandonner le confort du repli sectaire et les intérêts partisans.

N'en déplaisent à nos amis socialistes qui accusent le Front de gauche de favoriser la droite, voire même l'extrême droite, l'élection présidentielle ne se résume pas à un duel classique et pépère entre une droite décomplexée proche de l'alliance avec le FN et un parti socialiste qui fait les yeux doux au MoDem !

La récession économique, la régression sociale et le démantèlement des services publics ne s'arrêteront pas en 2012 si l'une de ces forces l'emportent... Il faut résister !

SEUL LE FRONT DE GAUCHE PORTE LES VALEURS DE LA RÉSISTANCE et DE LA DÉMOCRATIE SOCIALE .

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Notes

[1] IS (Internationale socialiste et PSE (Parti socialiste européen)


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