La trame d'une solution

L’arrivée du tram à Gradignan n’est plus un fantasme dénué de toute réalité.

Depuis qu’en avril 2011, la CUB a adopté le Schéma Directeur Opérationnel des Déplacements Métropolitains (document qui définit les axes de déplacements à développer à l’horizon 2030) -lequel intègre cette hypothèse-, cette décision permet d’envisager l’avenir avec un certain optimisme pour les membres de l’association « Prendre le tram à Gradignan », dont la 4e réunion publique jeudi soir a fait salle comble. L’association, créée en février 2010 et présidée par Dominique Rolland, n’a eu de cesse depuis deux ans de remuer ciel et terre pour défendre son cheval de bataille : l’arrivée du tramway sur le territoire de la commune dans le cadre de la 4e phase. « C’est quand même l’une des parties de l’agglomération où le tram est assez lointain, appuie Christian Broucaret, président de la FNAUT Aquitaine qui accompagne l’association sur le dossier, il n’y a même pas de transports en commun ou de files de bus dédiées qui vont sur Gradignan ».
Les études rendues en fin d’année
Loin d’être résignés, les membres de l’association ont donc lancé une campagne de 8 mois de soutien à ce projet qui a débouché sur le dépôt à la CUB d’une document réunissant 10 428 signatures. « Nous avons quand même 73 élus qui ont signé, rappelle André Jarry, secrétaire de l’association. Des députés, des conseillers généraux, des conseillers régionaux, des maires... Il y a quand même un allant pour que cette ligne soit faite ». Les soutiens des personnalités politiques sont bien sûr une aide essentielle mais pour réunir plus de 10 000 signatures, la base doit être plus large. « Le fait d’avoir fait une action pour recueillir l’assentiment d’une majorité d’habitants de Gradignan, de Talence et des communes avoisinantes venues nous soutenir, a permis l’inscription de la ligne Gradignan au Schéma directeur de la CUB parmi les quatre priorités pour les tranches futures », assure André Jarry qui se félicite bien sûr des conséquences positives que cela va engendrer. « Un budget d’étude de faisabilité de 400 000 € pour les quatre priorités a été voté en octobre dernier, dont 80 000 € pour cette ligne ». Les conclusions de cette étude seront rendues pour la fin de l’année. « C’est un point positif. Désormais nous les attendons avec impatience ». Pour ce qui est du tracé du tramway, le secrétaire de l’association ne veut pas rentrer pour l’heure dans ce débat. « Nous ne sommes pas des politiques pour savoir où il va passer. Quand un tracé sera décidé, nous donnerons alors nos observations. Nous réservons pour le moment son étude aux techniciens ». L’association, qui intégrera prochainement la FNAUT, ne veut pas aller trop vite en besogne, de peur de tomber de haut. « On sent une écoute des élus mais ce qui coince, ce sont les finances. On a toujours une inquiétude pour la suite, c’est certain ». « On sait très bien que les infrastructures ne vont pas tout résoudre, glisse pour sa part Christian Broucaret. Si l’on veut une agglomération millionnaire, il faut se poser la question du changement d’attitudes des gens. Mais il faut toutefois des transports en commun efficaces ». André Jarry refuse lui toutes solutions alternatives. « Nous ne voulons pas de bus en site propre, c’est un point sur lequel nous sommes clairs ». Une position expliquée par le militant : « Effectivement en investissement, le tram coûte plus cher mais c’est écologique, en amortissement c’est moins onéreux... et c’est plus confortable». Dans tous les cas, pour apercevoir le tram à Gradignan, il faudra s’armer de patience. « On n’a pas gagné la guerre mais, déjà, on a gagné une bataille »•
Nicolas Bochereau