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L'éphèméride

Publié le 05 mars 2008 par Brigitte Contois

Semaine de la mode à Paris certes mais qu’est-ce que la mode ? Une tendance éphémère de ce qu’il faut être, voir, sentir ou ressentir ? Peut-on parler d’effet mode pour une passion comme pour le golf ? On se sent porté par un nouveau souffle comme un jeune créateur. On a envie de redessiner  ce qui est et y mettre nos modèles, nos couleurs et nos inspirations. On se lance, on y va, on fonce, on crée une nouvelle vague, une nouvelle tendance et un nouveau bruit. On se fait de nouveaux amis, on voit de nouveaux partenaires et toute une vie en est changée. Pas évident de le faire dans le golf car après l’éclosion du bourgeon de la créativité, on patit de la brûlure de l’incompréhension ou du rejet du changement. Peut-être qu’on a bondit ou rebondit trop haut comme une balle de driver qui est partit vers le bois et le rebond du tronc nous la renvoie. On peut y insuffler tout plein d’énergie croyant que les autres suivent mais on oublie qu’on est seul à voir avec nos yeux, à travailler avec nos mains et à créer avec notre imagination. La dépense d’énergie et les artifices qu’on met en œuvre sont vus comme le 14 juillet par les autres et souvent à trop croire en eux, on prend l’insolation alors qu’on est au milieu du parcours. Alors viennent les premiers nuages sur toutes nos œuvres, la muse prend froid et se refugie auprès des anciens, eux ont plus envie de calme et de sagesse que de dynamisme et d’étincelles. Le parcours se retrouve noyé sous une trombe de déceptions, d’attentes et l’obscurité est de plus en plus grandissante au fil des jours. La passion tient comme la flamme du briquet qui s’affole aux vents des mauvaises rumeurs d’un retour à l’avant. On y a peut-être trop cru, on a peut-être top compté sur les autres mais le chant des oiseaux qu’on entendait n’était pas les leurs auprès des sourds. Alors vient l’hiver où on regarde nos croquis comme des souvenirs et nos espoirs comme des illusions. La muse est partie car elle ne croit plus en nous. Elle a préféré rejoindre les satyres dans le rough pour l’aspect vénal de l’argent. Les moissons sont finies, on a récolté le fruit de notre passion qui tient comme une balle dans la main, que sur quelques papiers ou écrans mais personne n’est là pour dire que nouvelle saison rime avec nouveau dessin. Tous les projets sont gelés, tous ont désertés pour rentrer dans leur foyer. L’obscurité est là et a éteint la dernière flamiche qui rendait l’espoir vaillant. La passion ne veut pas prendre forme, ne veut pas créer dans la réalité. Elle rit avec la mode mais ne travaille pas ensemble au gré des saisons. Elle doit rester comme un doux rêve inaccessible et le créateur doit remettre son paletot pour revenir dans le modèle des communs des mortels. Au moins là, il ne dérange pas, il n’aura fait qu’un effet de mode le temps d’une saison.


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