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Perte du triple A : la France a besoin d’un véritable plan d’assainissement et de redressement

Publié le 16 janvier 2012 par Lecriducontribuable
Triple A

Trez

La perte de la notation AAA sur la dette de la France, officialisée le vendredi 13 janvier dernier par l’agence Standard & Poors, n’est rien d’autre qu’un signe de plus, fort il est vrai, du déclin économique de notre pays.

Par Alain Dumait, directeur de la publication du Cri du Contribuable.

On remarquera tout d’abord que la responsabilité de cette situation est toute entière du coté de la sphère publique. On pourrait dire, en défense, que les entreprises comme les particuliers sont aussi endettés, avec excès.

C’est vrai. Mais, non seulement l’Etat à donné le mauvais exemple, mais encore, quand il s’endette, il le fait à la charge des générations futures. Et, pour pouvoir mener cette funeste politique ad nauseam, il a prétendu qu’il y avait de la vertu à mener une politique que nous avons ici même qualifiée de «dégueulasse» (17 mai 2011). Et il s’est trouvé des économistes stipendiés pour l’avaliser, que dis-je, la magnifier !…

Pourtant qui ne sait, d’instinct, que consommer plus qu’on ne produit ne peut être que malhonnête ?

On remarquera en passant que, sur ce point, les pays les plus totalitaires étaient aussi plus honnêtes. Ni l’URSS, ni le Portugal de Salazar ne s’endettaient. Ils équilibraient leurs comptes. Ils auraient été, jusqu’au bout, triple A !…

Est-ce à dire que les politiciens, de droite comme de gauche, depuis trente ans, en France, sont seuls responsables ? Bien sur que non ! Nous avons en vérité affaire à une alliance entre «pilleurs» et «quémandeurs», si bien décrite dans le magistral roman d’Ayn Rand, qui vient d’être traduit en Français sous le titre «La Grève» (et dont le «sommet social» qui se tiendra à l’Elysée, le mercredi 18 janvier, nous donne une nouvelle illustration).

Chacun est parfaitement capable de s’inscrire dans cette dichotomie : le camp des responsables et celui des victimes. Et c’est d’ailleurs ce que font les électeurs quand ils semblent accorder désormais plus de confiance à Marine Le Pen et à François Bayrou qu’à Nicolas Sarkozy ou François Hollande.

Pour la simple et bonne raison que les deux premiers sont un peu plus dégagés du camp des «pilleurs» et des «quémandeurs». Je leur conseille d’ailleurs, à l’une comme à l’autre, de s’en détacher plus nettement encore !…

Des autruches ou des aigles ?

Alors, que faire ? Les deux plans dits de rigueur présentés fin 2011 par le gouvernement Fillon ne sont plus à la hauteur. La France a besoin d’un plan d’assainissement et de redressement qui, à la fois, engage le pays sur la voie du remboursement du principal de la dette publique et sur celle du retour à la compétitivité de nos entreprises, en particulier petites et moyennes, seules créatrices de vraies et de nouvelles richesses.

Un plan sur le modèle de celui mis en oeuvre à la fin de l’année 1958 par le général De Gaulle (avec MM. Pinay, Rueff et Armand à la manoeuvre).

Un plan comportant nécessairement 3 volets :

- Une réduction drastique (au moins 30%) des dépenses publiques. Pour ce faire le rabot ne suffira pas. Il faudra couper des pans entiers de l’intervention budgétaire : cesser de subventionner les organismes de sécurité sociale, cesser de subventionner entreprises et associations, réduire de moitié le financement par l’Etat des collectivités locales.

Et, comme le coût des fonctionnaires représente 60% du budget de l’Etat, il faut remettre en cause cette vieille et terrible vache sacrée du statut de la fonction publique…

- Des réformes de structures pour faire sauter autant de verrous à l’emploi et à l’activité qu’il est possible. Standard & Poors pointe dans son rapport les carcans du marché du travail. Jacques Attali, et sa commission, avaient désigné des centaines de verrous à faire sauter.

Il faudra aussi, à ce titre, faire une croix sur des domaines d’intervention devenus obsolètes. Ne serait-il pas temps de laisser un peu plus de liberté pour les programmes scolaires, et d’admettre un peu plus de concurrence entre les écoles ?…

- Une remise à plat de la politique monétaire de la France. En commençant par une dévaluation de notre monnaie, car on a jamais vu un plan de redressement réussir sans un tel volet. Une dévaluation, de l’ordre de 15%, soit au sein de l’euro, en remettant en cause la parité entre le franc et le deutschmark, décidée le 31 décembre 1998, et jamais remise en cause depuis. Soit hors de l’euro, si nos 16 partenaires s’y opposaient…

La décision de Standard & Poors change donc aussi les perspectives présidentielles. La question des 22 avril et 6 mai 2012 devient : «Les Français voteront-ils pour des autruches (représentants des partis des «pilleurs» et des «quémandeurs»), ou pour des aigles (symboles éternels des valeurs d’élévation, de force et de prestige) ?

Alain Dumait - www.dumait.fr

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