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Sarkozy perd ses nerfs à Madrid.

Publié le 17 janvier 2012 par Juan
Sarkozy perd ses nerfs à Madrid. Mardi dernier, devant les caméras et Martine Aubry à Lille, Nicolas Sarkozy avait expliqué qu'il souhaitait lui aussi que la campagne s'élève un peu. Il n'a pas fallu attendre longtemps pour constater que sa propre équipe avait toujours une curieuse conception du débat démocratique. 
Lui-même, à Madrid où il cherchait une précieuse décoration espagnole, il tacla violemment et volontairement un journaliste qui l'interrogeait sur les conséquences de la perte du triple A français.
Il fallait que quelqu'un prenne la foudre présidentielle !
Sarkozy masque mal
Il aurait un « engagement de politique intérieure imprévu ». C'est l'explication donnée par ses conseillers pour justifier l'annulation d'un micro-sommet avec Angela Merkel et Mario Monti vendredi 20 janvier après-midi à Rome. Quel est-il ? On ne sait pas.
Lundi, il a confié à des proches qu'il restait déterminé, que la perte du triple A ne changeait rien. « S’il y en a qui croient que je ne vais pas me présenter, ils vont être déçus » a-t-il déclaré en coulisses, selon le Parisien. Il répondait indirectement à Jean-Maris Le Pen qui ne croyait plus ce dimanche à une candidature de Nicolas Sarkozy.
Lundi, certains avaient cru voir une éclaircie chez Moody's. L'agence aurait décidé de maintenir le Triple A français. En fait, il n'en était rien. Moody's n'avait rien décidé du tout, ni dégradation, ni maintien. Mais lundi, à Madrid, Nicolas Sarkozy profita de la fausse nouvelle pour provoquer un incident avec un journaliste de Reuters qui l'interrogeait: « Vous n'avez peut-être pas eu les dernières informations ? Donc pouvez-vous me poser une autre question avec les dernières informations ? » a-t-il lancé, refusant de répondre. « Il l'a fait volontairement » a commenté Arnaud Leparmentier, envoyé spécial du Monde.
« Vendredi une agence a fait perdre le triple A, lundi une agence confirme que la France garde le triple A, deux agences sur trois. Il faut réagir à ces décisions avec sang froid et avec recul. Sur le fond des choses ma conviction c'est ce que cela ne change rien
Lundi après-midi, le Monarque a reçu une décoration, la Toison d'or, des mains d'un autre Monarque, Juan Carlos. Cet honneur récompense le soutien apporté par le président français à la lutte contre l'ETA. Sarkozy rejoint ainsi Louis Napoléon Bonaparte qui l'avait eu en 1850 avant son coup d'Etat.
Puis il a fait un crochet par la Résidence de France. C'était la première fois qu'un président de la république profitait d'un déplacement à l'étranger pour faire ses voeux aux expatriés. Cette année, l'enjeu électoral est doublement d'importance. Non seulement Nicolas Sarkozy espère-t-il conserver ses 67% de suffrages parmi les expatriés au prochain scrutin présidentiel, mais il a créé 11 circonscriptions pour la prochaine Assemblée nationale issue des élections législatives de juin prochain. Et nombre de ses proches s'y sont réservés des places de choix (Frédéric Lefebvre, Thierry Mariani, etc). Aux quelques présents, Sarkozy a réitéré sa défense de « la gratuité du lycée français à l’étranger pour les enfants d’expatriés ».
Le 29 janvier prochain, le Monarque s'adressera aux Français à la télévision. Onze jours après le sommet pour l'emploi calé à l'Elysée. 16 jours après la perte du Triple A, et le jour même d'un énième sommet européen sur la crise de la dette...
Longuet insulte
Gérard Longuet, le ministre de la Défense, a cru faire un bon mot, lundi 16 janvier 2012, en comparant François Hollande au capitaine du navire Costa qui s'est échoué vendredi dernier au large des côtes de Toscane: « Il y a des capitaines qui frôlent trop les côtes et qui conduisent leurs bateaux sur les récifs. Je trouve que François Hollande côtoie et tutoie les déficits publics avec beaucoup de complaisance ».
Longuet n'en est pas à son premier dérapage. On se souvient de ses propos en mars 2010 quand il avait jugé l'éventuelle candidature du socialiste Malek Boutih à la présidence de la Halde: « Il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l'accueil de tous nos compatriotes. Si vous voulez, les vieux Bretons et les vieux Lorrains - qui sont d'ailleurs en général Italiens ou Marocains - doivent faire l'effort sur eux-mêmes de s'ouvrir à l'extérieur. Si vous mettez quelqu'un de symbolique, extérieur, vous risquez de rater l'opération ».
Chatel dérape
Luc Chatel aimerait qu'on parle davantage de lui, et se replacer au coeur du dispositif de campagne de Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Education nationale y est inexistant, éteint ou écrasé par les Wauquiez, Morano, Apparu ou même Pécresse qui twittent, hurlent et réagissent à longueur de journée. Il avait donc décidé de réagir. Il a ainsi embauché un conseiller en communication, François-David Cravenne qui avait travaillé pour Christian Estrosi et Christine Albanel. Ce dernier émarge dans un cabinet de conseil et de gestion de réputation, RLD Partners. Rue89 a mis la main sur un projet de communiqué que le sieur Cravenne avait envoyé au ministre Chatel pour tacler François Hollande.
Dimanche 15 janvier, il a aussi peaufiné son dérapage, histoire de faire la une des journaux: « A chaque fois que les socialistes ont été aux responsabilités, on a eu une fuite en avant budgétaire et on a fait reposer sur la génération future les avantages sociaux de la génération précédente. On a fait payer à crédit les cinquièmes semaines de congés payés, la retraite à 60 ans... ». Fichtre ! Le ministre suggérait donc de supprimer la 5ème semaine de congés payés. Ou pas ? Il s'agissait peut-être d'un dérapage involontaire. Dès lundi matin, le secrétaire désigné de l'UMP Jean-François Copé a démenti mollement.


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