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Au Chili, ne pas donner pourrait coûter cher

Publié le 19 janvier 2012 par Anthony Quindroit @chilietcarnets

Jaime Mañalich Muxi ministre chilien de la Santé, photo gobierno de Chile

Jaime Mañalich, ministre chilien de la Santé, veut rendre payant le refus de don d'organes. Une mesure destinée à augmenter le nombre de donneurs d'organes... (photo gobierno de Chile)

Depuis 2010, au Chili, chaque citoyen est un donneur d’organes potentiel de facto. Si en France il est conseillé de faire part de ses intentions quant au don d’organes, d’avertir ses proches et, mieux, de s’inscrire sur la liste des donneurs et de garder la carte sur soi, au Chili, c’est l’inverse. La loi chilienne systématise le don d’organes. Il faut faire savoir si vous ne voulez pas qu’une partie de vous partent soigner un malade.
Cette loi, récente, est née après la mort tragique d’un jeune chilien en attente d’une greffe en 2009. Son histoire avait ému le pays et les autorités ont décidé d’accroître significativement le très faible taux de donneurs potentiels. Le ministère de la Santé évoquait alors 9 donneurs pour… un million de personnes ! Dérisoire !
Deux ans après, une nouvelle modification de la loi pourrait intervenir.  Puisqu’il est trop facile de se déclarer non-donneur (une simple déclaration en mairie suffit), les formalités pourraient, si les parlementaires valident la réforme, être durcies. Et les 2,1 millions de non-donneurs chiliens déclarés depuis 2010 redeviendraient donneurs. Sauf s’ils font une nouvelle demande, plus compliquée. Et payante. Il faudra en effet passer devant un notaire pour faire inscrire officiellement son refus. Ceux qui ont des hérissons dans les poches devront donc avoir le coeur sur la main. Même punition pour ceux qui n’auront pas l’argent pour payer le document. Altruisme obligatoire, point barre.
Des spécialistes du droit médical s’élèvent contre ce nouveau projet, s’appuyant sur l’inéquité de la méthode. Donner serait gratuit ? Ne pas donner, payant ? “Discrimination”, tancent les avocats spécialisés qui en appellent au libre arbitre des adultes.
La commission Santé du Sénat a validé la proposition. Le nouveau projet de loi complet pourrait être présenté en avril prochain.Il va peut-être falloir se donner le temps de la réflexion. A quand les sanctions financières contre ceux qui n’entretiendraient pas suffisament leurs organes pour pouvoir les donner ensuite ? C’est vrai, quitte à être obligé de donner, autant imposer que les organes soient en bon état de marche…


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