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Le champ du potier, polar d'Andrea Camilleri

Publié le 19 janvier 2012 par Mpbernet

champdupotierPause sicilienne en plein cours de lecture d’un pavé de 600 pages … avec le dernier livre traduit en français d’Andrea Camilleri : le Champ du potier.

Une histoire complexe, provoquée par la découverte d’un cadavre coupé en morceaux dans une zone d’où on tire de l’argile. Le commissaire Salvo Montalbano, qui connait ses classiques, fait le rapprochement avec l’Evangile selon saint Matthieu qui décrit le suicide de Judas, après qu’il eut rendu les trente deniers à ses commanditaires. Ceux-ci décident alors de consacrer cette somme, qui est le prix du sang de Jésus, à l’achat du champ du potier, un terrain où on pourra enterrer la nuit les Gentils qui viendraient à mourir à Jérusalem… L’homme démembré en trente morceaux est donc un traître, et tout indique un meurtre à l’ancienne, des représailles de la Mafia.

En fait, la trame de l’enquête est secondaire. L’important est la psychologie des acteurs. Salvo vieillit. De temps en temps, il ressent un monstrueux coup de fatigue. Et surtout, il s’inquiète du comportement de son collaborateur Mimi Augello, devenu depuis deux mois renfermé, agressif, incompréhensible. Que se passe-t-il dans la tête de cet homme à femmes marié et père depuis peu ? Livia, toujours aussi soupçonneuse vis-à-vis de Salvo, et qui est très liée à Beba, l’épouse de Mimi, reproche à Salvo de l’envoyer trop fréquemment t en planque de nuit …Et aussi, une déstabilisante mise en abîme des romans de Camilleri par Camilleri lui-même. En effet, l’idée de la signification symbolique de la mise en scène macabre vient à Montalbano de la lecture d’un roman de Camilleri, la Disparition de Judas.

Comme souvent, au centre de l’intrigue, une femme, belle et désirable, aussi ardente qu’intelligente. Dolorès est colombienne. Avec des liens familiaux avec le vieux Balducci Sinagra, le capo de l’une des deux familles mafieuses actives à Vigatà (et naturellement ennemies). Montalbano va dénouer les fils de cette affaire de façon délicate, en sauvegardant une fois encore les liens affectifs qu’il entretient avec les membres de son équipe à laquelle il est terriblement attaché. Mais décidément, dans cet épisode, et sans doute comme l’auteur,  il ressent  un sacré coup de vieux !

Le Champ du Potier, (Il campo del vasaio) polar d’Andréa Camilleri traduit par Serge Quadruppani (2008), éditions Fleuve Noir, 255 p. 20€


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