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Haro sur le livret !

Publié le 19 janvier 2012 par Icf_gestion_patrimoine
Haro sur le livret !

Hors du livret, point de salut : tel est en substance le message que l’on nous rabâche au travers des medias depuis quelques mois pour nous indiquer l’appétence des français pour les livrets, qui seraient devenus le nouveau placement refuge, en lieu et place de l’assurance vie.

Une mise au point s’imposait donc, car la réalité est loin d’être si évidente…

Pourquoi un tel regain d’intérêt pour le livret ?

Ce n’est évidemment pas le rendement des livrets qui peut expliquer ce phénomène d’afflux massif de capitaux. La réalité est tout autre, et bien moins flatteuse.

En fait, les banques sont désormais soumises à des normes réglementaires très contraignantes intitulées « Bâle 3 », en référence à cette troisième réglementation validée dans ce haut lieu de la finance helvétique.

Or, sans rentrer dans trop de technicité barbante, et pour faire simple, cette réglementation oblige les banques à détenir plus ou moins de fonds propres selon les actifs qu’elles détiennent. En clair, cela signifie que lorsqu’elles détiennent beaucoup d’assurance vie, elles doivent mobiliser beaucoup de fonds propres, alors que sur des placements plus liquides tels que les livrets, la norme est bien moins contraignante. Les problématiques de fonds propres étant devenues lourdes pour les établissements bancaires depuis la crise, la logique est donc toute simple, sortir les capitaux de l’assurance vie pour les amener sur des livrets, CQFD !!!

Les banques ne mettent donc plus du tout en avant l’assurance vie, bien au contraire, et incitent leurs clients à verser leur épargne sur les livrets bancaires, bien moins coûteux pour elles.

Pour autant, le livret est-il intéressant pour le client ?

A moins d’être faiblement fiscalisé, les livrets, disons-le, n’ont aucun intérêt aujourd’hui. Mettons de côté les livrets A et LDD qui délivrent un rendement encore acceptable de 2.25% nets jusqu’à un seuil de 15.000 euros pour l’un et 6.000 euros pour l’autre.

Mais tous les autres livrets, sans exception, offrent un rendement brut, c’est-à-dire soumis à fiscalité. Or la fiscalité vient d’être alourdie par la dernière loi de finances, pour être portée à 24% +13,5% de prélèvements sociaux, soit 37.5% d’impôt !

En clair, cela signifie que votre rendement pour un livret est en réalité de 1.41%.

Et attention aux leurres des livrets boostés, qui ne sont que des habillages marketing avec un taux d’appel sur un mois ou deux pour attirer le chaland.

A ce niveau de rendement,  l’assurance vie en fonds en euros, même avec des rendements baissiers autour de 3% en moyenne, et en tenant compte de sa fiscalité, reste bien plus attractive, sans parler des autres avantages qu’elle offre sur un plan fiscal et successoral, ou de ses possibilités de gestion bien plus complètes.

Alors il est encore temps de faire un vœu en ce début d’année : que l’on arrête de nous manipuler, et que les banques regardent les intérêts de leurs clients avant leur intérêt propre, le monde de la finance s’en portera bien mieux.

Guy Roos

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