Séisme médiatique et judiciare sur le Net : la fermeture annoncée de MégaUpload par le ministère de la Justice américaine et le FBI, qui a ouvert une procédure criminelle à l’encontre du site, hébergeur de fichiers parmi les plus utilisés sur la planète Web.
La procédure aurait permis l’arrestation de Kim DotCom, fondateur très controversé de MU ainsi que certains de ses associés. Visiblement, les faits qui leur seraient reprochés sont d’une extrême gravité (racket en bande organisée, conspiration en vue d’infractions au droit d’auteur ou blanchiment d’argent) et pourraient leur valoir des peines de prison pouvant aller jusqu’à 20 ans. Comme dans bien des cas similaires, les chiffres sont avancés de façon un peu prématurée tout de même et l’on parle déjà de 500 millions de dollars de manque à gagner pour les industries victimes du piratage.
Certes, l’information demande encore à être affiné et des précisions supplémentaires seront apportés dés que possible.
Quoiqu’il en soit, on imagine les conséquences d’une telle action, de nombreux sites de partages de fichiers reposant sur les services qu’il proposait. Leur avenir à court terme est d’autant plus compromis.
Après le mouvement de protestation anti-SOPA qui aurait mobilisé prés de 75 000 sites, l’annonce de la fermeture de MU confirme l’étendue des dommages que peut engendrer une telle loi. Le site en tant que tel n’avait de plus rien d’illégal, de nombreuses sociétés utilisaient ses services pour stocker et diffuser leurs fichiers en toute légalité. En tant qu’hébergeur, il s’engageait à respecter le DMCA et à supprimer sur demande les fichiers jugés ne respectant pas le droit d’auteur. Dés lors se pose la question du statut d’hébergeur pour tous les sites similaires. D’autres sites proposant des services similaires sont-ils à leur tour dans le collimateur des ayants droit et de la justice ?
Pour les internautes qui n’auraient pas encore compris les enjeux des lois liberticides en discussion aux Etats-Unis comme la SOPA ou autres PIPA, mais aussi, en Europe ou en France, qui s’apprête à ratifier l’ACTA, vous voilà devant un bel exemple de censure. Vous voilà averti. Mais sachez que vous avez les moyens, en 2012, de faire en sorte que cela change. Vous en avez le droit et le devoir. Ne l’oubliez pas lorsque vous glisserez votre bulletin de vote dans l’urne.