Grande amatrice de littérature latino-américaine, Carlos Fuentes est pourtant le premier auteur mexicain que je lis. Prudente, j’ai commencé par des nouvelles plutôt que d’attaquer un pavé. Et je n’ai pas été déçue…
Dans En Bonne compagnie comme dans La Chatte de ma mère, je retiendrai surtout la dimension fantastique (voire fantasmagorique) des histoires. L’une commence avec un jeune homme qui quitte Paris pour rejoindre deux vieilles tantes à Mexico. L’autre débute avec une jeune femme de trente-cinq ans, vierge, qui habite avec sa mère. De jeunes adultes ordinaires, qui ont le Mexique pour seul point commun… Chaque fois, j’ai cru rentrer dans des récits parfaitement rationnels. Chaque fois, je me suis fait surprendre par la tournure que prennent ces contes. Chaque fois, j’ai échoué à identifier les morts de vivants, à démêler le vrai du faux…
J’ignore si l’ensemble de l’œuvre de Carlos Fuentes flirte ainsi avec l’illusion, mais comme avec les tours de magie, c’est un délice de se faire avoir.