Une effervescence tangible s’est emparée de la Chine à l’approche du Nouvel an (chinois), les boutiques d’artifices poussent comme des champignons à tous les coins de rue, et avec elles les inévitables panneaux stratégiquement placés (y compris sur les bouches d’égouts) pour rappeler aux célébrants d’éviter d’allumer leur cartouche de 500 pétards au beau milieu d’un carrefour, devant un hôtel, en face d’un bâtiment officiel, près d’un temple, à l’hôpital, et ailleurs encore.
Mais le Nouvel an chinois, c’est aussi le moment des grandes transhumances, l’intégralité ou presque de la population gagnant, coûte que coûte (y compris 20 heures debout dans le train), sa région de naissance et/ou sa famille. C’est donc le moment où les Ayi disparaissent pour une, deux, voire comble de malheur trois semaines, laissant désorientées bon nombre de femmes expat, comme en attestent quelques discussions récemment entendues : (la rédaction atteste sur l’honneur l’authenticité des propos rapportés)
“J’ai demandé à mon Ayi de me montrer à quoi servait chaque produit d’entretien, lequel était pour le sol, lequel pour les poussières…”
“J’ai demandé à mon Ayi de m’expliquer comment fonctionne le Baby-cook pour préparer les purées de mon bébé”
“Mais comment font les gens à Paris sans Ayi? Franchement, c’est pas une vie!”
Amélie Nothomb écrit dans le Sabotage Amoureux que la Chine “a l’étonnant pouvoir de rendre prétentieux“. Vaniteux en tout cas, c’est bien possible.
Mais ne laissons pas ces préoccupations terre à terre nous gâcher l’arrivée du Signe d’entre les signes, le Dragon est en route, et avec lui deux semaines de feux (d’artifices) et de sons (pétaradants) nourris. Quelques raviolis et un Pékin au ralenti aussi.