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Experts auto-proclamés

Publié le 20 janvier 2012 par Malesherbes

Une fois de plus, le journal de 20 heures de France 2 m’a scandalisé, ce jeudi 19 janvier. L’ouverture de ce journal s’est faite sur cette nouvelle extraordinaire : la France avait réussi à se faire prêter neuf milliards d’euros à un taux très inférieur à celui qui pratiqué pour elle la semaine dernière, avant la perte de son triple A. Comment peut-on se glorifier d’avoir souscrit de nouveaux emprunts ? Si deux semaines de suite notre pays doit emprunter des milliards par dizaines, on  peut frémir devant les sommets qui auront été atteints par sa dette à la fin de cette année. Et si la dégradation prononcée par Standard&Poors est si bénéfique, qu’attend-t-on pour supplier cette agence de notation de nous retirer un deuxième A ?


François Hollande ayant fait part de son intention, s’il était élu, de bloquer le prix des produits pétroliers, plusieurs experts sont venus nous expliquer combien une telle mesure était stupide, jusqu’à notre ministre de l’industrie, plutôt discret ces derniers temps devant la poursuite de la destruction de notre tissu industriel. J’ai ainsi entendu Eric Besson déclarer sentencieusement que ceci coûterait un milliard d’euros à l’État. Il me semble que ces politiques ont une propension certaine à ne pas savoir faire la différence entre des sommes décaissées et des revenus non perçus. Quand un salarié ne reçoit pas l’augmentation de cent euros qu’il escomptait, il ne lui viendra jamais à l’idée de dire que ce refus lui coûte douze cents euros. Par contre, si tout ce qu’il achète vient à supporter une TVA appelée, pour une raison  bien évidente mais scandaleuse, sociale, son revenu va bel et bien se trouver amputé.  


Pour en revenir au prix des produits pétroliers, sauf erreur de ma part, les taxes sont exprimées en pourcentage du prix du pétrole. Lorsque celui-ci augmente, les taxes encaissées par l’État progressent elles aussi. On a là un effet d’aubaine, un enrichissement sans cause. En figeant le montant de ces taxes à un niveau de référence, on parviendrait à amortir l’impact des hausses de ces produits et, contrairement à ce qu’avance le ministre, sans que cela coutume un centime à l’État. Bien sûr, cela le priverait de l’augmentation de ressources générée par l’évolution des cours mais pourquoi tirerait-il profit de  la baisse du pouvoir d’achat de ses citoyens ? Ne lui suffit-il pas d’encaisser l’augmentation du rendement de la TVA consécutif à la hausse des prix ?


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