The Artist // De Michel Hazanavicius. Avec Jean Dujardin et Berenice Bejo.
Encore projeté dans un tout petit cinéma de Lyon, j'ai sauté sur l'occasion pour découvrir The Artist. Alors assez réticent face au film muet qu'il était - ce n'est pas que je n'aime pas le
genre, bien au contraire, c'est juste que j'avais une certaine appréhension du résultat, surtout quand c'est Thomas Langmann qui est derrière la production. Ce film c'est avant tout une aventure
poétique dans un univers bouleversant, celui de la déchéance d'un homme, George Valentin, qui voit venir l'arriver du cinéma parlant alors qu'il est une star du cinéma muet. Il va finir oublier,
comme une vieille chaussette et cela va donner de très bons moments et une prestation absolument retentissante de Jean Dujardin qui aura su donné du sens à tout le film et à l'émotion qu'il fait
passé au travers de ses personnages. Bien que Berenice Bejo ne soit pas le meilleure actrice du film, elle était très convaincante et m'a surtout fait pensé à ces actrices de l'époque. Déjà que
le côté rétro de Dujardin lui colle à la peau alors Berenice trouve ici le moyen de surprendre son public.
Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être
propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire
d'amour.
Voilà ce que j'aime dans le cinéma des fois, cet hommage est brûlant de poésie, et touche son spectateur au plus profond de son âme. C'est du cinéma, du vrai, du vrai 7ème art au final. Un retour
au source réussi, avec une image très jolie et de très bons acteurs. Cette comédie, virant vers le drame sur la fin. C'est un film qui est une pure suite de bonnes idées, comme si rien ne pouvait
décevoir. J'ai beaucoup aimé le début du film, très drôle avec des personnages haut en couleur (malgré qu'ils sont en noir et blanc). Mais c'est avant tout le talent de Michel Hazanavicius qu'il
faut saluer. Il nous raconte une histoire d'amour comme un bel hommage au cinéma muet, notamment grâce aux multiples scènes de film jouées par Jean Dujardin dans le film et notamment le passage
sur Zorro à la fin du film qui m'a vraiment beaucoup plu, clin d'oeil assez discret au cinéma de cette époque. J'attendais peut être pas vraiment que le film soit aussi bon au départ, et c'est
sûrement pour ça que je suis d'autant plus surpris.
The Artist c'est avant tout un film populaire avec une histoire qui parle à tout le monde qui aime un tantinet le cinéma pour plus que ce qu'il peut être de nos jours et qui s'est déjà intéressé
au cinéma muet. C'est également un film malin qui nous plonge dans un très bel univers. Le but est clair, et on voit tout de suite où le scénariste veut en venir. Mais ce qu'il y a de plus beau
dans ce film c'est l'histoire d'amour entre George et Peppy. Leur rencontre se fait de façon inopportune et alors que la dernière va petit à petit gravir les marches du succès, le second va
plonger dans le désespoir d'un acteur à succès dont personne ne veut plus. La peur de perdre sa voix est même bien exposée dans le film dans une scène très prenante. La fin, parlée (la dernière
minute), offre également un passage du cinéma muet au cinéma parlant comme un bon gros clin d'oeil.
Note : 10/10. En bref, effectivement, ce film est magnifique et m'a beaucoup touché. Une grande réussite, du grand cinéma.