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Le dernier poste de François Asselineau

Publié le 21 janvier 2012 par Edgar @edgarpoe

Wikileaks a permis de prendre connaissance de nombre de télégrammes diplomatiques américains.

Certains sites permettent de rechercher des mots clés dans le contenu de ces documents, comme cablegate.

En y cherchant le nom de François Asselineau (en revanche toujours absent de wikipedia), on y trouve un télégramme consacré au patriotisme économique. 

A l'époque, le gouvernement Villepin entendait contrôler les investissements étrangers dans l'économie, suite à l'affaire Danone.

L'introduction du télégramme se terminait ainsi : "il est dans l'intérêt du gouvernement US de prier instamment les français d'apprendre de notre expérience, bonne ou mauvaise, avec Exon-Florio et le CFIUS, et de souligner l'importance primordiale des droits de l'actionnaire et du rôle du marché."

En gros, nous, américains, pouvons nous défendre, mais les français doivent laisser-faire "le marché" (rétrospectivement, on peut sourire au décalage entre le sérieux avec lequel l'ambassade américaine prenait cette affaire et le masochisme de nombreux commentateurs français - lire Gattegno dans le Point, jugeant le patriotisme éco "ringard et inefficace").

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Une partie du dispositif qui avait été imaginé reposait sur une Délégation à l'Intelligence économique, confiée à François Asselineau, à Bercy. On lit dans le télégramme que ce service "a déjà joué un rôle moteur dans le projet d'une prochaine législation de contrôle des investissements". Par ailleurs, à ce poste, Asselineau avait rédigé un rapport remis en juin 2004 qui concluait à la fragilité de l'euro -cf. cette vidéo.

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Tout cela n'allait pas bien, et l'ambassade concluait son télégramme ainsi : "notre défi en France sera de nous assurer d'une bonne compréhension des pratiques et politiques américaines et de leur portée [en matière de contrôle des investissements]".

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François Asselineau fut donc mis au placard peu après, assurant ainsi une meilleure compréhension des pratiques américaines. Il est depuis candidat à l'élection présidentielle pour 2012. Le site de son parti, l'UPR, est le cinquième site politique français en termes de fréquentation, devant celui du Front de gauche - l'honnêteté commande de préciser que le blog de Mélenchon est le deuxième site politique, si on l'introduit dans le classement, derrière celui du FN et devant celui du PS. Le score du site de l'UPR reste exceptionnel compte tenu du fait que François Asselineau n'a jamais été invité sur un grand média national. L'UPR est véritablement un parti qui naît d'internet. Son leader ne sort pas d'internet, mais de l'Inspection générale des finances, et avait bien été repéré par l'ambassade américaine à Paris dès 2004. 


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