Wonderwall
Dans le cadre de la parution d'une étude concernant l'usage de Twitter à l'école, des chercheurs australiens démontrent que ce réseau social est un
bon outil pédagogique pour permettre aux élèves timides de s'exprimer davantage. Est-ce une piste à suivre pour améliorer l'éducation ?
Twitter est un outil de communication numérique, de partage de liens et de documents, un lieu d'échanges également qui reste en retrait général
par rapport aux geeks que sont devenus les enfants. Peu de classes primaires l'utilisent et très souvent avec une parcimonie très « académique » ou « insipide »,
histoire de singer l'outil, de faire de la mousse pédagogique sans contenu réel. Une plus-value qui n'apporte rien. Ou bien pire : en faire une sorte de monorail communicatif
(contradiction). Il faut savoir que l'enfant utilise à la maison des médias qui sont pris dans une sorte d'Age de Glace la porte de l'école franchie.
Brighelli, dans son billet, pose des affirmations sur un outil
qu'il méconnaît. Je cite « 140 caractères, ce n'est plus de la concision, c'est de l'indigence. S'il y en a qui croient que c'est de la pensée, c'est qu'ils pensent court. Très court «
Ce monsieur va aussi sans doute, dans la foulée, brocarder les haïkus !
Twitter ne prétend d'aucune façon remplacer la « pensée » mais, s'il a trouvé une place singulière dans l'univers des réseaux sociaux,
c'est que ce fameux gazouillis, bien au contraire, démontre que, pour bien l'utiliser, il faut être un tant soit peu intelligent tant il offre de possibilités.
L'internet est trop souvent abordé à l'école à rebours de son utilisation coutumière, comme si, effectivement, on ne pouvait y accéder qu'à partir
de 18 ans. C'est tourner le dos au monde actuel. Sitôt l'école terminée 37% des enfants de primaire et 80% de ceux du secondaire basculent vers Facebook, Tumblr, Skyblog, Messenger, Skype et
textotent avec leur BB fétiche pour s'échanger des liens, des vidéos, etc... Et justement, pour en revenir au titre, beaucoup d'enfants introvertis s'y trouvent une place, échangent plus aisément
que dans une classe, s'affirment.
Twitter, utilisé tel quel est aride, spartiate et d'un abord énigmatique. Pour lui donner une vitesse de croisière – sinon il ne sert à rien
effectivement – il faut l'envisager en terme de cercles, listes, favoris, alertes, veille, chaînes. Et cela ne fonctionne qu'avec des outils périphériques efficaces type Tweetdeck ou Echofon.
Comme tout réseau social, c'est à la fois narcissique et frustrant. On se crée une sorte de personnage de RPG qu'on fait évoluer et dont on attend, en écho, des réactions sous forme de réponses
ou de retweets.
L'apprentissage de Twitter à l'école est un simulateur de vol tant les médias sociaux sont une affirmation de l'image de soi. Donc dévitalisé,
forcément. Après, un choix difficile, est de naviguer entre une utilisation pertinente du réseau ou une simagrée désincarnée, vite abandonnée qu'auront tôt fait d'oublier les petits geeks de
retour à la maison.
Cela commence par : une formation et des infos aux parents.
Un conseil : téléchargez ce livre très instructif de Laurence Bee : Facebook Twitter expliqués aux parents
On le trouve aussi sur iTunes pour iPad et iPhone
Merci @ Laurence Bee
et @ Nathalie Cordeaux