Hiata de Tahiti souhaite une bonne année 2012 à tous les lecteurs d’argoul.com !
Pour les fêtes de fin d’année, la télévision tahitienne nous a offert une pièce de théâtre : Papa Penu, Mama Roro. L’histoire d’un couple dont le mari boit un peu trop de vin, où la femme cancane un peu trop avec ses voisines et, quand monsieur rentre, rien n’est prêt. Heureusement un toate (médecin) trouvera un excellent médicament. Quatre acteurs sur scène, un délice !
Las ! le réveillon de Noël pour les familles de Katiu (Tuamotu) a tourné court. Commandées à leur fetii (famille) de Tahiti, les denrées festives n’ont pas été livrées par Air Tahiti… Il y aurait eu surcharge aérienne – alors ils ont débarqué le fret, bien que payé, avant le décollage. Adieu fruits de mer, lychee, champagne, et autres… Espérons qu’ils les ont remis en chambre froide et que toutes ces victuailles ont pu attendre le réveillon du Nouvel an car ici il fait 30° en décembre ! Non, vous avez vu ? Il paraît que c’est en augmentation. Quoi ? Les vols bien sûr ! Pas ceux d’Air Tahiti, non, mais en boutiques. Avant, disent les commerçants, c’était l’apanage des petits délinquants – mais ce serait maintenant monsieur et madame tout le monde qui chapardent. L’ouverture de certains commerces 24h sur 24 ou tard dans la nuit attirent les voleurs. Il paraîtrait même que… certaines personnes ayant un emploi, précisément certains fonctionnaires, s’adonneraient avec délectation à ces petits larcins. Tous les rayons n’attirent pas autant, certains font envie plus que d’autres. Le rayon alcool a la cote, le rayon des accessoires de beauté également. Dans le rayon alimentation, les voleurs sont attirés par la viande, les steaks, le fromage. Mais aucun produit PPN (produit de première nécessité) n’est subtilisé ! Bizarre ! Prenez votre souffle, voilà c’est dit Taputapuatea (« ta pute à pue, Atéa »). C’est la première éco-commune. L’association des Eco-Maires de France a décerné à cette commune de Polynésie le Prix du Jury des Trophées Outre-mer durables 2011. Depuis 2007, la municipalité a fait d’un projet issu du tri sélectif une prise de position en faveur de la culture biologique. Les enfants de Taputapuatea (révisez la prononciation ci-dessus selon la méthode rhétorique !) mangent des légumes issus des plantations bios que la commune et les agriculteurs ont réalisées. Fruits et légumes sont produits sans engrais chimiques. La commune a réalisé un excellent compost à partir des déchets verts. Bien entendu cela ne s’est pas fait dans la facilité, mais le tavana (maire) et son équipe ont réussi. Maintenant ils s’attaquent à la transformation des produits agricoles. La purée d’ufi est déjà dans les assiettes des enfants de la cantine. [L’ufi n’est pas une sorte d’ufo (unidentified flying object) mais un cousin local de l’igname]. Au verger, plus d’une centaine de kilos de mangues consommées sous toutes les formes, bananes, abiu (Pouteria caïmito, fruit tropical) par cageots entiers, figues, cocos, fruits de la passion, ananas, et même les kavas (en français pometier, en anglais lychee des îles). Le Pometia Pinnata est un grand arbre indigène qui donne à profusion des fruits volumineux, moins fins que les litchis. Normalement ils mûrissent en février mais dame Nature a donné un coup d’accélérateur d’où cette profusion de fruits en avance sur la saison. Ne le dites pas aux écolos mais mon congélateur est rempli de purée de mangues et de jus de mangues… pour l’hiver qui viendra ici en juillet-août. J’avais omis de vous parler de ma septième merveille : mon jardin suspendu, comme à Babylone. Oui, c’est nettement plus rustique, mais quand même. J’y cultive radis, tomates, gombos, plantain pour Jeannot lapin, choux chinois, basilic, courgettes, salades, coriandre. Le persil a du mal à pointer le bout de son nez. Vous constaterez vous-même sur les photos. Les dimensions de cette merveille ? 5 m de long sur 1 m de large !Portez-vous bien.
Hiata de Tahiti