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Jean Pierre Lavignasse en conférencier de la dette publique

Publié le 22 janvier 2012 par Gezale

Jean Pierre Lavignasse en conférencier de la dette publique

Jean-Pierre Lavignasse au Moulin (photo JCH)


Jean-Pierre Lavignasse, professeur d’économie à l’universitéde Rouen, Lovérien d’origine, était l’invité vedette de la rencontre annuelleorganisée par le NPA (Nouveau parti anticapitaliste) au Moulin. Un professeurpédagogue s’il en est, invité à expliquer « la dette publique », ses causes,ses conséquences et les solutions préconisées par la gauche de la gauche.Face à un auditoire plus qu’attentif, Jean-Pierre est àl’aise. Il a bien préparé son affaire avec schémas, graphiques, références. Iljoue aussi bien avec le PIB (produit intérieur brut) qu’avec les hedge funds(les fonds de pension). Il maîtrise parfaitement les statistiques :détenteurs de dettes publiques (étrangers ou autochtones) et leur influence surla sécurité des remboursements, vision fausse de la dette « qu’on va léguer ànos enfants » sans faire allusion aux actifs importants de l’état, descollectivités, des entreprises et des ménages.  
« Non, assure-t-il, la Francen’est pas du tout en état de faillite. Les actifs sont supérieurs au passif deplus de 400 milliards d’euros ! » Il s’étonne que la dette de lasécurité sociale s’ajoute à la dette ordinaire, explique en long et ne largepourquoi les libéraux ont interdit, en 1973, à la banque centrale lapossibilité d’user de la planche à billets :  celle qui crée de l’inflation, celle qui euthanasie lerentier et supprime progressivement la dette. Depuis Maastricht, lesétats-nations européens sont contraints d’emprunter sur les marchés pourrembourser leur dette et cela change tout puisqu’ils remboursent leurs empruntset ne les font plus financer par l’émission monétaire. La Banque centrale européennen’a ni le droit ni le pouvoir d’augmenter la masse monétaire contrairement à laFED américaine ou la banque centrale anglaise.Lumineux et clair, Jean-Pierre Lavignasse fait comprendreégalement très bien comment Sarkozy a amputé les recettes de l’état de plusieurs dizainesde milliards d’euros suite aux cadeaux fiscaux faits aux plus fortunés, sesamis. On comprend également bien que la fameuse règle d’or n’est qu’un artificepuisqu’inapplicable en l’état actuel des finances de notre pays. Et la Grèce, et l’Irlande, et le Portugal, voilà des peuplesqui vont « morfler » alors que la solidarité européenne aurait dû, aurait pu,jouer bien plus en amont pour éviter la banqueroute fatale ! Ceux qui ontvoté non au projet de traité constitutionnel n’ont certainement pas voté pourcette Europe égoïste ! Aux états-Unis, explique Jean-Pierre, quand un étatsubit une catastrophe, le budget fédéral vient au secours des victimes…Quant aux agences de notation, elles ne datent pas d’hier.Créées dans les années vingt, du 20e siècle, elles donnent latempérature. La perte récente du triple A est tout simplement le constat que laFrance va moins bien que l’Allemagne (chômage, croissance, déficit commercial).Jean-Pierre ne croit pas au changement avec François Hollande.Il plaide pour un changement de société, une société qui ne peut se passer definance mais une finance régulée dont les paradigmes prioritaires seraientdifférents : justice sociale, solidarité, création de richessescollectives…une bien belle conférence pour une bien belle initiative.

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