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“Mexican-ises” (partie 1) : Comportements mexicains

Publié le 23 janvier 2012 par Gilsplash @gilsplash

Après cinq mois passés au Mexique, j’ai bien envie de parler des différences culturelles que j’ai rencontrées, de ces petites choses qui m’ont frappé ici, en termes de comportement, d’habitudes…

Ahorita

La traduction littérale et officielle est tout de suite mais comme c’est souvent le cas, la traduction se doit de passer par les filtres culturels pour en retirer son sens véritable. La traduction en contexte mexicain est donc: quand j’aurai le temps ou l’envie.

Combien de fois, les premiers temps, j’ai cru (et donc, attendu…) à chaque fois que quelqu’un me répondait ‘ahorita’, qu’on allait s’occuper de moi ou venir me servir tout de suite… J’étais bien naïf…

Ensuite, je suis passé au stade du: “Mais pourquoi disent-ils tout de suite si de toutes façons ils savent que ce ne sera pas le cas?!”

Il faut savoir que la notion de temps est relative au Mexique. Tout est moins rigide et organisé que dans nos cultures européennes.

Cela a ses avantages: on se recentre sur des choses plus importantes telles que la vie de famille, on parle à ses voisins! (chose devenue rare en France). Mais cela a également ses inconvénients: quand le plombier vous dit qu”il viendra demain réparer la fuite de votre salle de bain, attendez-vous à ce qu’il vienne la semaine suivante, et encore, si vous l’appelez tous les jours.

La seconde mexican-ise explique également en partie ce comportement pour le moins étrange (en tous cas au début) pour le blanc-bec français:

L’impossibilité de dire je ne sais pas

Au Mexique, c’est impoli de dire ‘non’. C’est également inenvisageable de répondre ‘je ne sais pas’ si quelqu’un vous demande quelque chose.

Ca paraît plutôt charmant en théorie. Mais en pratique c’est un peu plus embêtant! Mes premiers jours sur place, je demandais facilement mon chemin aux passants que je croisais et suivais leurs indications à la lettre. Bilan : j’arrivais à bon port quand ils savaient. Et quand ils ne savaient pas, j’arrivais généralement… pas! Car pour rester polis, ils préfèraient me dire n’importe quoi plutôt que de me dire qu’ils ne savaient pas.

Mi casa es tu casa

On l’entend souvent et cela contribue à donner aux Mexicains cette réputation d’un peuple chaleureux et accueillant. Et c’est le cas en général, les mexicains sont accueillants. Mais les français ne le sont pas beaucoup moins.

La différence culturelle est aussi linguistique. Mi casa es tu casa, qui se traduit par Ma maison est tienne est avant tout une formule de politesse. Et la traduction après être passé par les (fameux) filtres culturels devient Bienvenue.

Car si aborder un mexicain tout à fait inconnu et discuter avec lui est facile, rentrer dans sa sphère privée est une autre paire de manches. On parle du temps qu’il fait, mais le sujet de la famille ne sera abordé qu’avec des personnes de confiance. Pour qu’un mexicain vous présente sa famille, il doit vous faire particulièrement confiance.

Avec un peu de recul, le mexicain n’est pas moins accueillant que le français, (je dirais même qu’il l’est plus) mais le contraste est tel entre Mi casa es tu casa et l’attitude générale, qu’il a l’air plus distant. Mais encore une fois il s’agit juste de ne pas se fier aux apparences.

Mais alors pourquoi une telle attitude? Pourquoi cette méfiance?

Celle-ci s’explique en partie par le climat de mafia qui coexiste avec les habitants.

Drogue et Cartels et Dinero

Les cartels de drogue au Mexique sont une réalité. J’ai vécu ces cinq mois dans l’état de Guerrero, l’un des plus touchés par les problèmes de drogue et donc de violence avec celui de Veracruz. En parallèle, j’ai eu la chance de vivre dans une famille mexicaine pendant plus d’un mois et au rythme de ce quotidien en très bonne compagnie, je me suis rendu compte de certaines choses.

Les appels téléphoniques anonymes sont courant. Quelqu’un vous appelle en vous parlant d’une personne de votre famille et raccroche. Le but: engendrer la peur et bien sûr vous extorquer de l’argent.

Les fusillades sont relativement fréquentes et il n’est pas rare d’avoir un mort dans le voisinage pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment ou pour avoir un compte en banque bien rempli et avoir refusé de céder aux pressions.

Pour ces raisons, et on le comprend, on invite seulement des personnes de confiance chez soi, on n’affiche pas sa richesse et à certains moments même, on ne sort pas de chez soi.

C’est une réalité mais ce qui est fascinant (en comparaison avec ce qui s’observe en France), c’est que ça n’empêche pas les gens de vivre, de faire la fête dès que l’occasion se présente, et croyez-moi les occasions ne manquent pas!

Pour ce qui est de profiter de la vie, le score est Mexique-1 France-0.

Quand je vois qu’en France on bâtit les campagnes électorales sur l’insécurité (alors que soyons sérieux, il n’y a pas d’insécurité!) et qu’au Mexique les fusillades et les morts sont une réalité, je tire mon chapeau aux mexicains qui n’attendent pas le pire pour vivre leur vie. En France au contraire, on reste collé devant la télé et on a peur de parler à son voisin.

La suite bientôt



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