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La coercition ne marche pas

Publié le 23 janvier 2012 par Copeau @Contrepoints

L’enfer est pavé de bonnes intentions, en témoigne une fois de plus une expérimentation où les autorités essaient de faire le bonheur des gens malgré eux. 

Par Nathalie Elgrably Lévy, depuis Montréal, Québec.

La coercition ne marche pas

La science économique nous enseigne que chaque fois qu’on essaye d’imposer à quelqu’un un comportement qui ne lui convient pas, il tentera de trouver une manière d’y échapper. Pour preuve, pensons à tous les efforts déployés pour échapper à l’impôt. Mais ce genre de réaction ne se limite pas à la fiscalité. Les élèves du Los Angeles Unified School District nous donnent un autre merveilleux exemple (ici).

La direction du district a décidé de changer les menus de cafétéria pour les rendre plus “healthy”. L’intention est bonne, mais les résultats sont lamentables. Les repas prennent la direction de la poubelle ; les élèves ne mangent plus dans les cafétérias ; certains se privent de nourriture ; il y aurait même un “marché noir” d’aliments recherchés par les jeunes.

Rejecting healthful alternatives like vegetarian curries and tamales, quinoa salads and pad Thai noodles, students are throwing them in the trash by the thousands, bringing junk food from home and buying instant noodles and other decidedly unhealthy fare from the “black markets” that have begun to thrive.

cartons of plain milk are being thrown away en masse, unopened, along with uneaten entrees. Participation in the school lunch program has dropped by thousands of students, who are ditching lunch and are suffering from hunger-related ailments.

Moralité de l’histoire : 

1) Ne jamais juger un programme sur ses intentions. Ce sont les résultats qui comptent !

2) Pour bien évaluer les résultats d’un programme, il faut être en mesure d’identifier les incitations et les effets pervers qu’il occasionne.

Dans ce cas, il est clair que ce n’est pas parce qu’on tente d’obliger les élèves de manger sainement qu’ils se plieront sans résister. Cette mesure est en fait une incitation à se procurer certains aliments ailleurs qu’à la cafétéria. Cette mesure occasionne aussi un grave effet pervers car certains jeunes se priveront tout simplement de nourriture… ce qui peut avoir des conséquences plus graves encore que la consommation d’un burger. Finalement, les élèves ne mangent pas mieux, mais les écoles se trouvent à littéralement jeter au rebut des tonnes de nourriture!

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