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Au creux de mon oreille

Publié le 23 janvier 2012 par Ladytelephagy

Aujourd'hui, une petite anecdote sans conséquences, parce que je n'arrive pas à me résoudre à écrire un post sur Alcatraz (que j'avais déjà du mal à me résoudre à regarder...).
Il y a environ une quinzaine d'années, je ne connaissais que les versions françaises des séries que je regardais. C'était avant l'arrivée du 21e siècle, avant d'avoir accès à mon premier ordinateur doté d'une connexion internet, avant de pouvoir regarder d'autres chaînes que le hertzien, avant de pouvoir acheter des DVD, quoique les VHS de Will & Grace comportaient de la VOST. Une époque où je n'avais tout simplement pas le choix.
Quand j'ai commencé les séries en VO, j'avoue que j'avais du mal. Mon contentieux avec les versions non-doublées tenait non pas à ma difficulté à suivre ou à la qualité des sous-titres... mais simplement au fait que j'avais l'impression que les voix d'origines se ressemblaient TOUTES.
Pour mon oreille peu entrainée, en tous cas. Il faut dire que c'est une fois que j'ai fait la découverte des séries sous-titrées que j'ai commencé à m'améliorer dans ma compréhension de l'anglais, et que du coup, quand je suis passée à la VO, je me concentrais plus sur la compréhension des mots que sur les voix ou les tons.
Les voix françaises me semblaient plus facile à distinguer, à différencier les unes des autres, à repérer. On a tous, je pense, fait ce jeu en regardant une série, un film, un téléfilm, un documentaire même, d'essayer de se souvenir du plus possible de personnages ayant la même voix : il semblait facile de faire le tri entre qui était doublé par X et qui était doublé par Y.
C'est amusant de repenser à cela aujourd'hui, alors que je n'ai plus vu une série en VF depuis environ 1 an et demi (ce blog me permettant d'en garder la trace, je peux même le dater au jour près).

Debra

Désormais de nombreuses voix d'acteurs américains, mais aussi canadiens, australiens... me sont devenus familières. Pour rester dans l'exemple Will & Grace, rien ne ressemble plus aujourd'hui à la voix de Debra Messing que la voix de Debra Messing, si bien que j'en ai oublié celle d'Emmanuelle Bondeville que j'adorais pourtant, et trouvais si classe.
Et maintenant que ma compréhension de l'anglais (principalement américain mais je tente de progresser sur le front britannique) ne pose plus problème, et que j'ai passé la dernière décennie à découvrir mes séries en VO (la VF étant accidentelle et/ou à titre de rediff), je trouve au contraire que chaque voix originale est unique, et intantanément identifiable. Sympathique, même.
Il ne me viendrait plus à l'idée d'écouter Debra Messing autrement qu'avec sa voix originale. Et quand je l'entends, je l'assimile immédiatement à elle, et personne d'autre.
Aujourd'hui, le jeu du "mais à qui d'autre appartient cette voix ?" a disparu, car chaque voix n'appartient qu'à une personne.
Mais je n'ai aucun regret. Juste, parfois, une légère nostalgie.


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