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Ecran total

Publié le 24 janvier 2012 par Christophe Benavent
Ecran total Progressivement et lentement les écrans  façonnent notre paysage, en se glissant dans les interstices de la ville et de nos agendas.
Il y a eu d'abord celui du cinéma, un écran collectif théatre d'ombre et de lumière qui dirige les regards de la foule vers un même spectacle en levant les yeux. Le croyait-on tué par la télévision, il survit même s'il se numérise lui aussi. Et sur près de 20 ans son nombre et ses dimensions s'accroissent :
Le second est naturellement la TV, qui voit son audience se maintenir. Sur dix ans on passe de 3h24 à 3h34 d'ecoute. Les données publiées par le SNPTV, ne laissant au mieux voir qu'une légère érosion depuis 5 ans, le pic étant de 3h40 en 2005 mais les données mensuelles laissent paraitre une augmentation. Le taux d'équipement n'a jamais été aussi haut . Il faudrait aussi considérer l'équipement dans les bars, hall de gares et autres lieux public. Hertzienne d'abord, par cable ensuite, par satelitte et désormais digitalisée, elle converge vers les nouveaux médias y trouvant un nouvel élan et de nouveaux espaces.
L'écran des ordinateurs est entré dans nos vie au début des années 80, et l'internet en 1995. En 2008, 67% des ménages sont équipés et 57% connecté à Internet, aujourd'hui 73% seraient connectés au haut débit. La croissance spectaculaire est cependant marquée par des disparité fortes selon l'age, et la CSP. Sur cet écran c'est la vidéo qui nous intéresse au premier plan, c'est elle qui occupe le plus de bande passante et à mesure qu'ils se diffusent c'est un usage de divertissement qui prédomine. Posés sur le bureau, transporté dans nos sac, c'est près de 352 millions d'unités qui se sont vendues en 2012 ( Gartner).
Avec les smartphones, le portable découvre de nouveau usages, et la vidéo est un de ceux que les opérateurs cherchent à stimuler. Une étude  de 2009 en donne quelque tendances. Terminal des plus jeunes, la diffusion en normalise le profil. A ce jour un tiers des mobiles sont devenus intelligents, et dans le creux de la paume nous délivrent partout, surtout dans ces moments d'attentes qu'impose la vie urbaine, fragments de phrases et d'images.Un nouvel écran est en train d'émerger à grande vitesse, celui des tablettes dans les formes que lui donnent Apple et Android, mais aussi celle des e-book, il n'a pas la place d'offrir de la vidéo, mais en guise de cartable, risque d'occuper une large place dans une large partie de la population. Près de 82 millions de tablettes vendues sont prévue pour 2012.
Si les médias à usage personnels se répandent, l'innovation principale est dans doute dans les panneaux d'affichage. Ils ne représentent encore rien, même si ici et là on les voit planter leurs images. Les colleurs d'affiches œuvreront dans des salles de contrôlés dans le but d'adapter au chaland qui passe la communication qui lui sied, par le miracle d'un échange de donnée entre le téléphone, a carte de fidélité, le dessin du visage ou le pas pressé de la foule. Des dalles de plus en plus grande sont produites, et ces écrans vont d'un mètre de diagonale à des dizaines de mètres, Samsung en est le leader.
Nos écrans se multiplient, se spécialisent, et peu à peu colonisent chaque instant de nos journées, chaque moment de nos trajets, ils forment un nouveau paysage plus dense et plus pénétrant que l'ordinaire fourni par la nature et la ville. Un paysage intime, variant à mesure de nos humeurs, nos préférences. Un paysage mobile qui épouse nos mouvements.
Des écrans il y en a d'autres, ceux des montres, et ceux qui se superposent à la réalité sur la face interne des lunettes digitales, sans compter les jeux vidéos, ceux des appareils photos et vidéos. Des écrans projetés, reflétés. Des tableaux électroniques, des cartables numériques. L'écran des GPS, ceux bientôt de nos véhicules. Les écrans non seulement s'étendent dans toutes les plages de taille mais aussi d'interactions multipliant les moyens d'intereagir : flashcode, laser, tactile et désormais kinétique. Et ce n'est pas fini, le prochain horizon est celui de la flexibilité, nos écrans s'amincissent et trouveront bientôt la souplesse du papier.
Ainsi notre paysage n'est plus seulement formé des choses qui sont là, présent dans le champs du regards, mais s'y incrustent et prolifèrent une multitude d'écrans, de toutes tailles, qui amenent au regard des choses d'ailleurs mais aussi ces choses de nulle part, des représentations de l'état du monde courbes et cartes colorées . Nous enfermons-nous dans la bulle de nos représentations? Passant du miroir d'une tablette, à l'immersive immensité des panneaux digitaux, c'est un océan d'information qui forme notre horizon visuel. Autant d'espace publicitaire bien sur, sur ces surfaces qui ne substituent pas mais s'ajoutent les unes aux autres, comme autant de lacs et d'étangs qu'irrigueraient un même fleuve. Nous vivons dans un delta digital.


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