Nicolas Sarkozy a réitéré sa volonté de tout faire pour libérer Ingrid Bétancourt, otage des FARC depuis plus de 6 ans. Il a aussi répété sa volonté d'y aller lui-même s'il le fallait !!!
De bien belles paroles que nous serions enclins à applaudir si...
Si c'était vrai ! Examinons les FAITS avec plus de précision : en décembre 2007, notre omni-président avait déjà clamé sa détermination à libérer l'otage franco-colombienne et avant Noël, si possible. A l'époque, il s'était fendu de son intention d'aller la chercher dans jungle. En fait, il avait enregistré un message convenu diffusé sur une radio colombienne. Une déclaration pleine de bonnes intentions qui avait fait PSchittt ! comme dirait notre ami Chirac.
Suite à l'émotion suscitée par le sixième anniversaire de sa captivité, Sarkozy revient sur le devant de la scène en clamant qu'il est prêt à aller la chercher. Bravade gratuite, mais qui devrait lui valoir l'admiration de quelques naïfs. En effet, jamais aucun service de sécurité ne laisserait un chef de l'état courir ce genre de risques et Sarko le sait très bien. C'est un peu comme avec le pêcheur breton, il lui avait demandé de descendre s'il était un homme,mais quand son adversaire est descendu, il fut accueilli par les gardes du corps présidentiels. On voit les limites du courage physique de Little Nico.
Cette fois encore, il s'est fendu d'une interview télévisée qui aura sans doute autant d'effet que sa précédente allocution radio.
Et maintenant, que va-t-il faire ? Tenter de trouver une hypothétique solution diplomatique pour refaire le coup des infirmières bulgares, mais les FARC ne sont pas Kadhafi et le président colombien Alvaro Urribe n'a aucun intérêt à donner un satisfecit à la guérilla.
Quoi qu'il arrive, il améliorera son image présidentielle auprès de la ménagère, ce qui est bien l'essentiel de la démarche. Si Ingrid Bétancourt n'est pas libérée, on accusera les méchants FARC d'être inflexible et si elle l'est, on fera tout pour faire croire que c'est grâce à Sarkozy quelle qu'en soient les véritables raisons.
L'affaire Ingrid Bétancourt est donc une excellente opération de communication pour l'Elysée. Si d'aventure, cela pouvait accélérer la libération de l'otage, ce serait un moindre mal.
Dominik