Magazine Photos

«La sécurité, première des libertés » L’UDC emprunte un slogan au Front National (FN)!

Par Haykel

gogos-nigauds-sel-sur-queue-karl-grunberg-L-PDkjhF.jpgUne nouvelle contribution de Karl Grünberg.

A trois mois de l’élection présidentielle, le FN qu’ont fondé de vieux fascistes rassemble avec Marine Le Pen des millions d’intentions de vote dont celles de nombreux travailleurs.
Ce slogan banalise vingt ans de propagande. Il aseptise son racisme. Chacun le comprend. L’insécurité c’est la racaille, le jeune de cité, l’étranger, le musulman, et non pas la misère, la maladie, l’avenir volé.
Doté de députés entre 1986 et 1988 seulement, le FN n’a eu aucune responsabilité dans les réformes de tous les gouvernements depuis le «tournant de la rigueur» qu’a pris Mitterrand en 1983. Jean-Marie moquait la «bande des quatre», (PS, PC, RPR et UDF). Marine, ce qu’il en reste: «l’UMPS»! N’avoir pas participé à cette politique antisociale contribue aux succès électoraux du FN.
L’UDC y a contribué mais cela ne lui a pas aliéné un électorat populaire qui vote contre ses intérêts. Vieux parti gouvernemental l’UDC est pourtant responsable du démembrement des lois protégeant les travailleurs, les jeunes en formation, les personnes âgées, les malades, les invalides, les chômeurs, les locataires.
La jeune présidente et conseillère nationale de l’UDC/Genève, Céline Amaudruz, affiche elle aussi ce slogan racoleur.
L’UDC était un petit parti agrarien et conservateur (11,5% des suffrages en 1991). «Dénonçant le système» sous la férule de Blocher, il en rassemble 26,5% en 2011 (29% en 2007). Né de presque rien et à la même époque, le FN connaît une progression semblable.
Auraient-ils réussi si les régimes qu’ils contestent avaient poursuivi les politiques qui ont fait leur succès au cours des années 1945-1985? L’incapacité des partis gouvernementaux de gauche à refuser les politiques antisociales des secteurs dominants de la bourgeoisie, la volonté de leurs homologues de droite de les satisfaire ont conduit à la désaffection que les nouvelles classes politiques populistes ont saisie.

© kentoh - Fotolia.com.jpg
Leur carte de visite? Le racisme identitaire.
Le FN soi-disant social et l’UDC libérale déclinent l’argumentaire de la préférence nationale, contre le regroupement familial, les prétendus abus aux prestations sociales, la «criminalité étrangère» et «l’altération de l’identité nationale» (islamophobie). Ils veulent réformer le code de la nationalité pour protéger cette dernière. Leurs insertions dans leurs pays respectifs sont différentes, mais leur ethnoracisme est le même. Pas grand-chose ne distingue Marine Le Pen et Oskar Freysinger qui ne se fréquentent pas encore ouvertement.
Comment ne pas comprendre l’écrasante responsabilité des exécutifs européens et des partis gouvernementaux de gauche et de droite pour expliquer que des formations minoritaires il y a quelque vingt ans sont désormais créditées d’un tiers de leurs électorats nationaux respectifs?
Ayant laissé les secteurs dominants de la bourgeoisie prendre la «gouvernance» par dessus les parlements, ils ont permis au racisme de régenter la vie politique:
• Depuis le rétablissement de la démocratie en 1945, les parlements négociaient le progrès social et la répartition des gains de productivité. Les voilà devenus des casseurs de législation. Comment s’étonner si la préférence nationale se substitue à la répartition sociale?
• S’imposant contre la représentation démocratique la nouvelle gouvernance européenne fonde sur les valeurs judéo-chrétiennes et la civilisation occidentale ce qu’elle ne peut légitimer politiquement.
• Les vieux partis racistes(1) ont compris au milieu des années 1980 qu’en dénonçant la trahison des partis traditionnels de gauche et de droite ils se frayaient une nouvelle voie. Rabâchant un nationalisme nostalgique ils proposent pour toute perspective aux masses paupérisées d’expulser «étrangers» et «faux réfugiés» pour récupérer leurs biens qu’ils prétendent indûment acquis, les fameux abus.
Lutter contre le racisme et pour un véritable programme social sont les deux pans indissociables de la riposte. La gauche tout entière finira-t-elle par le comprendre?
Karl Grünberg
ACOR SOS Racisme

(1) Si l’antisémitisme de Le Pen est bien connu, il faut rappeler que von Steiger, le conseiller fédéral qui a fermé la Suisse aux Juifs alors qu’il savait que la solution finale était mise en œuvre, était agrarien (UDC).

Et demain est un autre jour!

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Haykel 14399 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines