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51 – le poisson dans l’eau et la substance de l’espace

Publié le 26 janvier 2012 par Jeanjacques


La question est la suivante : un poisson ayant vécu tout son temps dans l’eau sans jamais remonter à la surface, saurait-il  que son eau « existe » ? Il devrait trouver tout naturel de se mouvoir en battant queue et nageoires comme les vivants dotés de pieds et de pattes se déplacent sur le sol. Pour observer un objet,  il nous faut donc une position d’extériorité de l’observateur qui ne saurait être inclus dans la substance qu’il se charge d’étudier.

Ainsi en est-il du « vide » dans lequel l’humanité et toute la matérialité sont enfermés. Il est impossible d’adopter une position extérieure à l’univers telle que la nature de ce vide nous soit accessible par différenciation, si bien que nous sommes plongés dedans comme le poisson dans l’eau, sans pouvoir reconnaître de visu une substance qui serait différente de notre matière. Dès lors, tel notre poisson , sommes-nous amenés à conclure que le vide est vide, qu’il se compose de rien. (La science actuelle concède cependant que le vide est un réservoir d’énergie - ce qui est une autre façon de remplir le vide d’un rien.)

Par toute une série de démonstrations, nous avons rendus certaine la réalité de cette substance composant l’espace, mais nous rencontrons une grande résistance à lui voir accorder un statut ontologique, comme objet scientifique à part entière à l’égale de la matière.
Ce qui ne nous lasse pas de nous surprendre, c’est que la physique d’aujourd’hui accepte cependant d’ériger en  objets physiques des entités mathématiques dont il est impossible de prouver l’existence comme les quarks, la matière noire, les particules virtuelles,  tachyons et autres cordes qui ont pour seule vertu de pouvoir être déduits d’hypothèses de calculs.

C’est que, habitués à se représenter le monde sous la forme de substances matérielles, il nous est impossible de déclarer « existant » un quelque chose qu’on ne saurait palper, mesurer, isoler,  qui finalement « serait » sans posséder les prédicats exigés pour les objets de la matérialité. Une substance qui serait partout et sur laquelle on ne pourrait pratiquer une quelconque expérimentation spécifique pour justifier sa présence. Lorsque nous disons «  la preuve de l’existence de la prématière crève les yeux, elle d’un usage quotidien sous forme d’ondes électromagnétiques » nous ne rencontrons aucun écho. Ainsi, la physique d’aujourd’hui est-elle comme ce poisson qui n’a jamais pris conscience qu’il ne peut vivre et se déplacer que grâce à  ce liquide qui partout l’environne : l’eau.


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