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[By Anaïs] La course : Une journée type

Publié le 27 janvier 2012 par Benz

La journée type de course commence la veille (hi hi).

Avec un entraînement officiel, où je prends un maximum d’informations sur la piste et le pas de tir, je m’approprie les lieux. J’identifie clairement où se situent … les toilettes les plus proches de l’air de départ !! Je prends mes points de repères, quand je ne connais pas le site (marquage cara, marquage skis, transpondeur, départ, arrivée), je regarde s’il existe (en plus des fanions rouges du pas de tir) d’autres indicateurs de vents (comme les drapeaux des pays qui bordent souvent les stades) etc…
Je me fais souvent un décrassage (j’en ai déjà parlé à Oberhof de ça).

[By Anaïs] La course : Une journée type

Il y aura à J-1 : une séance de massage, une séance d’étirements et une bonne séance de coups à sec…
Le soir, après le repas, une réunion : je m’y rends avec un papier et un stylo. Seront présents, nos deux coachs (Polo et Lionel), les kinés, s’ils sont dispos et quelques techniciens (tout dépend si les mecs font leur réunion en même temps que nous, auquel cas ils se séparent, sinon, les 4 mousquetaires sont là !).
Les infos fusent, les horaires, la météo et les commentaires sur la piste et sur le tir.
J’en ressors avec ma boite de balles pour la course, mon dossard et mon papier :

  • Bouffe: 11h30
  • Blood : 11h55-12h10
  • Bus : 12h30
  • Ski : 13h00
  • Tir : 13h30
  • Départ : 14h30

C’est du chinois ? J’explique :

Prenons une course à 14h30 comme ce fut le cas à Nove Mesto.

Dans mon schéma habituel, il faut que je mange trois heures avant ma course, et pas un repas gargantuesque. Ainsi, je préfère me lever à une heure raisonnable (aux alentours des 8 heures) et déjeuner léger, pour redescendre à 11h30 manger des pâtes.
Entre ces deux repas, j’ai un planning chargé, (généralement mes affaires de rechanges pour après la course sont vite préparées, voir même déjà prêtes la veille), généralement je sors m’aérer, soit en footing, soit en marchant (d’un bon rythme) soit, si la météo est mauvaise, je vais tourner les jambes sur les vélos d’appartements qui nous suivent partout.
Le choix de l’activité dépendra de ma volonté (je suis même allée faire du classique avec Marie le matin de l’individuel, à Nove-Mesto) et de mes capacités du moment.

[By Anaïs] La course : Une journée type

Si un souci tendineux m’empêche de courir, ou si de la glace sur la route rend même la marche dangereuse, je préférerai faire du vélo ! (l’année dernière à Hochfilzen, la route était impraticable, nous en étions réduites à marcher en rond autour de l’hôtel pour nous oxygéner !).
Ensuite, je prépare et contrôle mon matériel (remplir la gourde, vérifier un peu mes chargeurs et ma carabine). J’en profite pour faire quelques coups à sec (me mettre en position face à 5 points noirs et lâcher quelques « balles » fictives me met bien en situation).
J’attends ordinairement d’être au stade pour préparer mes chargeurs (nous n’avons pas le droit d’avoir des balles avec notre arme).

S’il me reste du temps avant de partir (avant ou après le second repas) il peut m’arriver de faire une petite sieste (si je suis en dette de sommeil). Il est rare que je m’endorme, mais ces moments de calme (avant la tempête) sont des moments privilégiés qui me permettent de me projeter dans ma course.
J’en profite pour faire un peu de visualisation, je pense à la course, à comment je skierai à tel et tel endroit, j’insiste sur des parties qui me semblent essentielles ou difficiles, je prépare mon arrivée au tir, et répète (en fiction) tous les gestes qui sont ancrés automatiquement.
La respiration ; profonde, lente, énergique ou calmante ; mon regard qui se porte successivement sur les fanions (indicateurs du vent) le poste où je vais m’installer et la cible où je vais tirer (c’est à moi de m’assurer qu’elle soit vierge et libre).
L’installation, rapide et efficace.
Le souffle (toujours), l’installation derrière les organes de visée, je prépare ma détente, et c’est parti : je bloque ma respiration, je centre, je lâche (doucement, sans à-coup), et je répète le processus cinq fois, et je vois les palettes monter, la cible se blanchir…
Je me vois quitter le pas de tir avec le plein, je visualise cette course parfaite avant chaque course. Je sais ce qui doit être fait, je ne laisse rien au hasard.
Et pourtant, dans la réalité, il y a souvent un accroc, un grain de sable dans l’engrenage…

C’est ça la dure réalité du sport de haut niveau, ce n’est pas écrit dans les livres, il n’y a pas de mode d’emploi, c’est à nous de nous construire.

[La suite dimanche...]


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