S'enfonçant plus à l'est, le désert porte mieux son nom... si ce n'est qu'on y croise toujours une grande activité humaine, bergers faisant paître leurs troupeaux dans de bien maigres paturages, soldats en goguette, paysans armés trimballant des tanks ou s'occupant d'immenses radars. Par contre, pas de cantonniers en vue, alors que l'état bien abîmé du réseau routier le réclame vivement!
Juste après un embranchement qui rappelle la proximité de la gurre et de l'occupation... une pause s'impose ... au Bagdad café (enfin, l'un des trois "Bagdad café" qui jalonnent la route), pour y déguster, par exemple, ce café à la cardamone qui est ici la norme, voire y poster un courrier dans une boîte aux lettres hors norme.
Mais voici que se dévoile sous nos yeux incrédules Palmyre, véritable perle du désert.
Au détour d'une route s'étale la palmeraie qui a donné son nom à cette cité multiséculaire, palmeraie morcelée en petites entités privatives par des murs lézardant sous le soleil, où jouent des enfants.
Puis apparaissent les ruines, épaves émergeant fantastiquement et fièrement du sable du désert.
La splendeur du passé de cette ville, carrefour obligé des caravanes sillonnant les étendues arides, prend à la gorge, émeut par sa beauté diaphane. Dans le soleil couchant, on imaginerait presque entendre les centaines de milliers de voix de ceux qui y échangèrent, vécurent, aimèrent ici.
Leurs témoignages ne sont pas que strictement architecturaux. Sur telle colonne, tel temple, on retrouve des inscriptions, grecques ou en palmyréen, tournées essentiellement vers ce qui fut la raison d'être de cette cité : le commerce.
Non loin de la ville s'étend la vallée des tombeaux, vue ici depuis la citadelle qui domine toute la vallée.
Au milieu de cette vallée, encore largement inexplorée (il y aurait des tombes enfouies par dizaines qui ne demandent qu'à dévoiler leurs trésors), celui dit des "trois frères", trois marchands, on l'entend bien, l'un des plus fastueux, où par dizaines les défunts aisés venaient s'empiler les uns sur les autres sur plusieurs étages, dans une mini nécropole où leurs proches venaient se retrouver, festoyer, etc.
Sur un autre promontoire se dresse le temple consacré au dieu Baal (ou Bel), temple qui servait, jusqu'à ce que le pouvoir français les en déloge dans les années 1930, d'habitat aux palmyréens. Villégiature de choix, qu'on en juge d'après la porte d'entrée...
Quand aux palmyréens d'aujourd'hui, voici où ils vivent...
N'est-ce pas un chameau que l'on voit se glisser entre les colonnes?
C'est donc qu'il est temps de profiter de l'hospitalité des bédouins, sous la tente, de leur musique, leurs chants, leurs mets succulents...leurs étoffes, et autres ornements...
... au point de rêver à adopter la nationalité bédouine?