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L’amour dépose sa lumière sur les campaniles
Ouvrant vers le ciel ses fenêtres d’espoir
Au carrefour gris des jours
L’ombre accompagne les pas pressés
Dans le flot ininterrompu des vies empesées
*
Tu as ouvert les portes de ton ciel
Il souriait entre deux nuages
A la lente ascension de tes pensées
Les voici qui retombent
En lentes scories sur épaules fourbues
*
Puis tu avances sous les projecteurs solaires
Danse un instant dans l’air ténu d’aurore
Contemple la misère assise aux pavés de ville fermée
Tu t’interroges sans fin
Comment tant peuvent-ils feindre l’indifférence
Quand au grand coup de froid dans le dos
La pente glissante et obscure les entraîne
*
Ici et là on me dit que rien ne changera jamais
Que l’homme est né mauvais
Qu’il suffit de sauver sa peau
On ponctue le propos de l’éternel refrain
Qui fait de l’autre le fossoyeur de sa propre vie
Sans se poser de questions jamais
Sans une larme de compassion non plus
*
Tu marches à grand coup de larmes
Ne sait louvoyer entre les récifs
Tu attends des mains tendues
Qu’elles pansent les plaies
Elles ne sont que poings serrés
Visages murés
Cœurs rétrécis
Dans poitrine sans soupirs
*
Tu te lèves avec la rage en dedans
Te couches beaucoup plus tard
Sans que rien de ce volcan ne soit apaisé
Tu erres parmi tes livres
En ouvre un
Puis deux
En ouvre dix et cent
Partout entre les lignes
Lis la même sempiternelle question
*
Tu en lis qui font semblant
Comme dans la vie
Ils détournent leurs mots
Comme ici les regards
Pour ne rien dire de ce qui blesse
Offusque
Fâche
Tu écris dans la marge des paroles sans neutralité
Au risque de les jeter comme bouteille
Sur l’océan d’un temps sans conscience
Manosque, 7 décembre 2011
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