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Le chant du cygne de Nicolas Sarkozy

Publié le 30 janvier 2012 par Hmoreigne

Le chant du cygne de Nicolas SarkozySi Nicolas Sarkozy a réussi son pari c'est bien de mettre à mal la sacro-sainte soirée télévisée du dimanche soir. Dans un registre oscillant entre Belphégor et Mission impossible, le président sortant s'est livré à un monologue élyséen.

Eléments du décor, les journalistes présents, ectoplasmiques de bout en bout, ont confirmé le ridicule de l'exercice, digne d'une république bananière. Mieux vaut en rire. "Sarkozy a exigé de ne passer ni sur La Chaîne Météo, ni sur Equidia. On est quand même dans un pays très, très libre" a résumé Laurent Fabius.

Le mandat de Nicolas Sarkozy arrive à son terme mais le locataire de l'Elysée s'enferme dans un déni de la réalité. Pas encore candidat (déclaré), le président sortant se projette déjà sur un nouveau mandat en annonçant par médias réquisitionnés des mesures susceptibles d'entrer en vigueur en octobre 2012.

Tout ça pour quoi ? Pour tenter de mettre un coup d'arrêt à la dynamique de François Hollande qui aura réussi un grand chelem médiatique dans la semaine.

Ce lundi, de nombreux journaux analysent aujourd’hui l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy. Engagé derrière le sortant Le Figaro loue des "mesures fortes" sur la TVA, le logement et les 35 heures, tandis que Libération, dans le camp opposé retient de l'intervention "d'un Président perdu".

Les Echos décrit de son côté le tour de force en 80 jours tenté par Sarkozy dans l'annonce de mesures aux allures de coup de poker. Mais voilà, la baguette du magicien de 2007 ne fonctionne plus, transformant désormais en plomb, et plus en or, tout ce qu'elle touche.

Au final, le déni de réalité de Nicolas Sarkozy n'est qu'une apparence. Le fauve politique sait intuitivement que le combat qu'il engage est désespéré. Ne reste plus qu'à sauver les apparences et à ne pas rester dans l'histoire comme le président d'un mandat calamiteux marqué par une dette publique gonflée de 550 Mds € en 5 ans, des politiques publiques menées à la hache et des institutions sérieusement malmenées.

A défaut d'avoir réussi son mandat, Nicolas Sarkozy tente de réussir sa sortie en se drapant dans le costume des capitaines courageux. "Je ne me déroberai pas" a-t-il ainsi martelé.

Courageux peut être,  menteur assurément. "Je n'ai jamais prononcé le mot de 'TVA sociale. Ce mot n'a aucun sens'", a affirmé le Chef de l'Etat à la mémoire sélective. "Si la TVA sociale contribue à freiner les délocalisations, si elle est bonne pour l'emploi, si elle est bonne pour la croissance, si elle ne pénalise pas le pouvoir d'achat, alors nous ferons la TVA sociale", avait-il pourtant déclaré le 20 juin 2007, lors d'un discours de politique générale aux parlementaires de la majorité, juste après son accession à l'Elysée relève Le Monde.

TVA rime surtout avec Attila. Car la défaite de Nicolas Sarkozy, si elle devait se produire, laisserait la place à un champ de ruines à droite avec la fragmentation de l'UMP entre le FN et le Modem. Le chant du cygne présidentiel résonne aujourd'hui de son slogan de campagne de 2007 : "Ensemble tout devient possible". Entre temps, le curseur s'est déplacé de bâtisseur vers destructeur.


Sarkozy n'a jamais prononcé "TVA sociale" ? par LeHuffPost


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