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DANTE ALIGHIERI : Le paradis, Chant trente-troisième

Publié le 31 janvier 2012 par Unpeudetao

VIERGE, mère et fille de ton Fils,
Humble et haute bien plus que nulle créature,
Terme assigné d’un éternel dessein,

C’est Toi qui ennoblis notre nature humaine
À ce point tel que n’a pas dédaigné
Son Ouvrier de se faire son oeuvre ;

C’est en ton sein qu’a repris feu l’Amour,
À la chaleur de qui, dans la paix éternelle.
A pu germer cette rose candide,

Ici, tu es pour nous la torche d’un midi
De charité ; là-bas, chez les mortels,
D’espérance Tu es la source toujours vive.

Dame, Tu es si grande et puissante que l’homme
Qui désire une grâce et ne recourt à Toi,
Prétend que son désir vole sans avoir d’ailes :

Non seulement ta bienveillance exauce
Ton suppliant, mais bien souvent aussi
Ta libéralité précède la demande.

En Toi pitié, en Toi miséricorde,
En Ta magnificence, en Toi s’assemble tout
Ce qu’il est de bonté dans une créature.

Or celui-ci qui, du fond de l’abîme
De l’univers jusques ici a vu
Les destinées des âmes, une à une,

T’implore afin d’obtenir de ta grâce
La vertu de pouvoir s’élever par les yeux
Plus haut encore, vers l’ultime salut ;

Et moi, qui de voir Dieu jamais ne brûlai plus
Que je ne fais pour lui, je t’offre mes prières :
Je t’en supplie, daigne les exaucer.

Par l’intercession de ta grâce, dissipe
Tous les brouillards de sa mortalité ;
Que la suprême Joie à lui se manifeste.

Et je t’implore enfin, ô ma Reine qui peux
Ce que tu veux : conserve en pureté
Ses sentiments, après un tel spectacle,

Des mouvements humains que ta garde triomphe.
Vois Béatrice et tant d’âmes élues
Joindre les mains vers Toi, pour aider mes prières.

DANTE ALIGHIERI (1265-1321), poète italien.

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