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Le mythe Hessel comme symptôme

Publié le 31 janvier 2012 par Copeau @Contrepoints

Gilles-William Goldnadel déboulonne Stéphane Hessel dans un petit livre qui vient de paraître : Le Vieil homme m’indigne !

Par Anton Wagner

Le mythe Hessel comme symptôme

« Stéphane Hessel, c’est l’Abbé Pierre, moins la soutane. »
Gilles-William Goldnadel


Le mythe Hessel comme symptôme
C’est un très court opuscule, de pas même 60 pages ; ce qui reste finalement plus long que l’ouvrage de Hessel, Indignez-vous !, dont l’auteur dit bien toute la sidérante vacuité : « Je pense sérieusement que c’est la première fois, dans l’histoire de l’humanité, qu’un document écrit contient aussi peu d’idées et rencontre autant de succès. Il s’agit, j’en suis convaincu, du ratio le plus irrationnel de l’histoire de l’imprimerie. »

On peut le voir, l’auteur est remonté !

Et il y a de quoi (voir aussi cet entretien). Je délaisse la question israélo-palestinienne, chère à maître Goldnadel, mais qui m’ennuie plutôt. Je passe aussi sur les indignations sélectives du sieur Hessel car, après tout, on a bien droit de s’indigner comme on veut. Plus intéressante est l’imposture. Hessel voulut se faire passer pour un rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, dont on sait toute la valeur symbolique qu’elle revêt aux yeux des grandes âmes. En réalité, il ne fut… que spectateur de sa rédaction. Un joli pot aux roses révélé par Taguieff.

Ce pathétique exemple illustre (si besoin était) deux choses : 1. la facilité déconcertante avec laquelle nos prétendues grandes consciences peuvent mentir, surtout quand il s’agit de faire valoir un statut aussi glorieux qu’orgueilleux ; 2. le caractère proprement religieux de ces gens, qui ont besoin d’icônes comme d’autres de saints.

L’auteur le voit bien : « [Stéphane Hessel] est le dernier grand prêtre encore vivant d’une religion profane moribonde contre laquelle je me bats depuis deux décennies. »

Le mythe Hessel est donc le symptôme de cette religion, bien diagnostiquée par Philippe Nemo (tant dans Les Deux Républiques françaises que dans La France aveuglée par le socialisme) et qui participe très largement de cette crise d’intelligibilité dont souffre gravement la France aujourd’hui.

Gilles-William Goldnadel la voit moribonde. En un sens, il n’a pas tort. Malheureusement, elle reste des plus vivaces, comme l’illustre les réactions pavloviennes et outrées de défense en faveur de Stéphane Hessel. Les saints sont encore bien gardés…

Le plus accablant, c’est que, très certainement, cette histoire ne dessillera pas grand monde.


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