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Eloge de la paresse

Publié le 31 janvier 2012 par Bijoliane

NDLR (note de la rédactrice) :la fréquentation permanente de ce Ganesh Groupe m’oblige à avertir les lecteurs de ce blog (d’une tenue habituellement sérieuse, irréprochable et documentée) qu’un petit vent collectif de délire indien mélangé à de la bière fraîche modifie (très) légèrement la qualité des écrits. A chacun d’exercer son jugement quant à la véracité de certains faits ou impressions.
Départ à 6 h 30 pour aller visiter le sanctuaire des oiseaux. Après une marche harassante dans la forêt tropicale, coupant à la machette la liane furieuse et l’herbe vagabonde, évitant les crocodiles de justesse, chacun sort son zoom pour attraper le drongo (non, pas le dragon) longue queue, l’oriol doré, le héron petit patapon, et aussi le héron de nuit qui dort au sommet de son arbre, tout gris, et sa femelle blanche, le tripaï jaune et brun, le grand kokal (enfin ce sont les noms que nous avons compris) noir, assez dodu avec un dos rouge.

Eloge de la paresse

on les a vus !

Grimpés sur une tour de guet située tout au bout de notre chemin de souffrance, évitant les moustiques en zig-zag, nous observons de nombreux hérons en train de construire leur nid et d’apporter des branches, des coucous qui ne font pas « coucou » comme chez nous mais qui sont aussi paresseux que les nôtres pour vampiriser les nids des autres, des martins-pêcheurs, des piverts. Retour la chemise trempée par l’humidité tropicale, à travers la mangrove, nous retrouvons notre hôtel pour un petit déjeuner d’enfer, ananas local, (il y en a des montagnes autour), pastèque, buffet avec toutes les spécialités du Kerala (les idlis, les puris légères (friture à déguster accompagnée de sauce aux légumes) et plein d’autres pour touristes occidentaux (c’est plein d’Allemands) dont le « french toast », (pain perdu), des beignets de purée de pomme de terre, des omelettes diverses, des gâteaux et les classiques toasts avec beurre, confiture, miel. Tout ça pour dire que ce sont de vrais repas, délicieux, avec des boissons comme milk-shake à la fraise, jus de raisin ou de papaye.
C’était bien sûr pour vous faire envie. Nous sommes partis ensuite pour un circuit de 21 heures sur un luxueux bateau (house-boat le Guru) avec Ganesh et la Vierge pour nous protéger des cyclones, des pirates et des prochaines moussons (à partir de juillet).

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les house-boats toutes catégories qui attendent les touristes !

 Navigation paisible, les doigts de pied en éventail dans de profonds fauteuils, méridienne, coussins, avec comme seul souci : à quelle heure mange-t-on et quand aura-t-on de la bière ? Car ce 30 janvier c’est le jour anniversaire de la mort de Gandhi et c’est « jour sec » , Gandhi étant le digne et universel représentant de la non-violence et de l’abstinence. Impossible de trouver de l’alcool (pour l’instant). Petit arrêt sur les berges pour s’acheter un petit supplément en gambas de luxe, à faire cuisiner sur notre bateau, mais toujours pas de bière.

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les boutiques le long des canaux, mais toujours pas de bière..

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et 3 kg de gambas fraîchement péchées pour le repas du soir.

Grande promenade dans les back-waters (160 km d’eau douce en longueur, avec canaux de navigation bordés de palmiers, de cocotiers, de maisons, d’écoles, d’églises), pour découvrir la vie quotidienne des gens qui habitent au bord des canaux,

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même le transport du fourrage pour les bêtes.

 les transports scolaires assurés par bateau, les gens qui vont faire leurs courses en barque, rythmée par les beignets de banane pour le goûter, puis un dîner avec nos gambas grillées à point, du poulet aux épices locales, du riz, des lentilles blondes délicieuses pour la sauce et… de la bière, trouvée par le 2e équipage (nous avons à disposition deux bateaux avec trois chambres dans chaque). De l’autre côté du canal les rizières qui s’étendent presque à perte de vue.

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la télé allumée toute la journée

 Au coucher du soleil attaque en règle des moustiques enrayée par les pschitt-pschitt (publicité interdite) d’Annick, lourdeur des paupières et de la chaleur qui tombe comme la noix de coco sur la tête du malchanceux assis sous l’arbre. Tout le monde va se coucher après être quasiment resté allongé toute la journée. Chants des grillons, paix du soir sur l’eau, silence (enfin pas de klaxons !), mais quand même les turbines du bateau pour nous assurer la climatisation dans nos cabines… Et Hubert qui rêve de faire son footing demain matin à 6 h le long du canal. Chacun semble reconnaître que cette journée de « rois fainéants » ou d’ère coloniale revisitée a permis de savourer sans culpabilité l’ananas local et le bonheur de ne rien faire en étant servi comme des pachas. C’est pas beau la vie ? comme dirait quelqu’un que je connais bien.

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