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Usine à Militants Pratiquants

Publié le 01 février 2012 par Chroneric

Le parti de la majorité semble un parti d'individus unis et solidaires derrière un seul homme. Ils sont tous à le clamer haut et fort devant un micro ou une caméra. Ils s'évertuent tous à être positifs aussi bien sur le quinquennat qui va bientôt se terminer que sur la campagne qui a commencé depuis plusieurs mois mais qui n'est pas censée en être une étant donné qu'aucun candidat ne s'est déclaré pour l'UMP.

Alors on meuble le paysage audiovisuel, on montre des mines réjouies et enthousiastes, on déplace des centaines de militants portant de gros drapeaux et de longues banderoles à des meetings pour écouter d'anciens ministres, des cadres du parti ou des membres du gouvernement. Car il faut bien le dire, à droite ils sont bien embêtés de ne pas savoir à quel sein se vouer. Nicolas Sarkozy tarde à se déclarer. On fait mine d'être derrière le président alors que personne n'est vraiment sûr qu'il se présentera.

Mais rassurez-vous, tout ce tapage médiatique n'est que la partie émergée de l'iceberg. Car en coulisse, c'est la guerre. Ils se battent durement et impitoyablement pour prendre la tête au cas où... Au cas où le grand chef se désiste. On se bat, on marche sur les autres. Il faut être là le moment venu. Il ne faut pas se leurrer. Les ténors du parti sont prêts à lâcher le chef d'Etat pour prendre sa place puisqu'il l'a fait lui-même en son temps. C'est leur raison de vivre : le pouvoir.

Et pendant ce temps, les militants et les jeunes du parti se donnent à fond. Je parle des vrais militants, de la base, car ceux qui ont déjà des responsabilités à la tête des militants ont déjà leurs préoccupations de carrière partisane. Donc, je disais, les vrais militants sont nourris de bonnes paroles, maintenus au chaud par de belles promesses et un projet prometteur. Ils seraient prêts à vendre père et mère pour des hommes et des femmes qui n'ont que le but de se placer au plus près du centre de la table du salon Murat du palais le plus convoité de France.

Toute cette naïveté, c'est touchant. Qui se dévoue pour leur expliquer ? Notez bien que l'on pourrait faire la même remarque à gauche. Finalement, la question fondamentale de tout ça est : que deviendrait un parti sans militants ? Quel poids pourrait-il imposer aux adversaires s'il n'y avait qu'un bureau central ? Il suffit de comparer avec un NPA ou un Cap21 pour comprendre que le nombre d'adhérents et de militants est important.

Le militant est la sève du parti, son moteur. Le militant est celui qui va défendre son candidat contre vents et marées. Le militant est celui à qui on peut faire dire tout ce que l'on veut avec force et conviction. Le militant est l'être le plus malléable et influençable dans le système politique. Ce qui est sensationnel pour un parti est qu'il y aura toujours des militants pour en remplacer d'autres qui auront ouvert les yeux. C'est un puit sans fond. On arrivera toujours à convaincre des masses entières d'hommes et de femmes pour vous suivre jusqu'au bout et même au-delà. Même quand tous les faits sont avérés pour dire le contraire, un militant, un vrai militant, sera toujours là, prêt à remettre le couvert. C'est ce qu'il y a de pratique avec le vrai militant : vous arriverez toujours à lui faire croire que le changement est enfin à portée de mains...


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