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J’ai accordé ma viole aux ailes du matin
Bu à tes lèvres fatiguées les mots d’un autre monde
Je restais ouvert aux ondées bénéfiques
Que tes doigts semaient en pluies de rosée
Sur nos vallons d’éternelle absence
*
J’ai tissé dans le ciel
En mots enchevêtrés
Les odes matinales
Jetées en couvertures de patience
Sur nos silences complices
*
J’ai attendu sur des quais inconnus
L’ombre d’amours éphémères
Plongé avec délices en des ondes de délicatesse
La marée de nos voyages
Brodait en mes songes
La folie d’aimer en monde peu aimable
Bravant les interdits et les frontières
J’ai amarré mes mots aux ports de tendre beauté
Battant de la plume sur les dunes d’impossible oubli
Je me suis penché sur ton visage endormi
Buvant à tes lèvres le pouvoir d’exister encore un peu
Las et perdu
Me suis enfoncé dans la foule des anonyme
Cherchant en chaque regard
Un peu de tes étincelles
*
Ne m’est resté que goût d’éternel exil
Posé en vies livrées aux caprices des brumes et tempêtes
Manosque, 10 décembre 2011
© Xavier Lainé, décembre 2011
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