Le seul intérêt de la PAC aura été électoral. Pour le reste, échec complet.
Un article de l’aleps
Grande opération de communication autour du cinquantième anniversaire de la PAC, qui n’en est pas tout à fait un puisque c’est en 1957 que l’affaire commence. On n’a pas manqué de vanter les mérites de cette initiative européenne : l’indépendance alimentaire des pays européens a été assurée (c’est important en cas de conflit mondial), la qualité des produits a été améliorée (on n’a donc plus besoin de se protéger contre les producteurs étrangers), le monde rural a pu se développer (on sait que tous les agriculteurs sont restés au pays).
En fait, la seule retombée positive a été la manne versée aux paysans européens. D’après l’INSEE, la part des subventions dans le résultat des exploitations agricoles européennes, qui était de 18 % en 1991, atteignait 97 % en 2005, ce qui veut dire que sans subventions la plupart de ces exploitations devraient disparaître. Le coût de ce soutien est considérable. Il a représenté jusqu’à 80 % du budget européen, mais après les réactions de Madame Thatcher et la révision de la PAC elle est encore aujourd’hui de près de la moitié. Elle coûte donc un demi point de TVA au contribuable européen.
La PAC aura eu pour principale conséquence l’apparition d’excédents agricoles énormes, et le développement d’une culture très intensive, qui révolte les écologistes. C’est que les paysans ont été payés en fonction des quantités produites et sur la base de prix européens très supérieurs aux cours mondiaux. On a fini par les obliger à geler 10 % des terres, à pratiquer des jachères. Les pertes subies alors par les paysans ont été « compensées ». Aujourd’hui les indemnités ne sont plus liées à la production mais sont forfaitaires, et leur niveau est objet de négociations annuelles et détendues avec les autorités de Bruxelles. Quant aux consommateurs européens, ils surpayent leurs produits alimentaires.
Il n’en demeure pas moins que la PAC demeure un modèle pour les partisans de l’Europe supranationale, planifiée et centralisée. Ils veulent une politique industrielle commune, une politique commerciale commune, sans parler évidemment d’une politique budgétaire commune.
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