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Devrons-nous manger des insectes en 2050 pour protéger la planète ?

Publié le 02 février 2012 par Bioaddict @bioaddict

La Terre pourra-t-elle nourrir 9 milliards d'êtres humains en 2050 sans subir les conséquences de l'agriculture intensive ? Depuis 2008, la FAO recommande de consommer des insectes plutôt que de la viande, pour des raisons à la fois économiques et écologiques. De son côté, l'UE a débloqué 3 millions d'euros pour étudier cette source de protéines. Demain, tous insectivores ? Devrons-nous manger des insectes en 2050 pour protéger la planète ? 

Cela s'appelle l'entomophagie : une tradition culinaire ancestrale en Asie, en Afrique mais aussi en Amérique du sud. Selon l'Agence des Nations unies pour l'agriculture (FAO), 1400 espèces d'insectes sont ainsi consommées dans le monde. Certains spécialistes estiment qu'il s'agit  d'une question de temps avant que des fermes d'insectes ouvrent leurs portes en Europe. Toutefois, s'il existe déjà des restaurants et magasins spécialisés, peu d'Européens osent encore sauter le pas, (et l'on comprend aisément pourquoi !). En effet, si la consommation d'insectes est plutôt un tabou en occident, c'est que l'on juge souvent de la comestibilité d'un animal à son apparence ou à sa propreté. Mais avec une telle logique, nous sommes malheureusement devenus des spécialistes en matière d'aliments polluants !
Des plats constitués à base de farines d'insecte

De nombreuses études montrent que les insectes sont non seulement bons pour la santé car ils contiennent des protéines, du calcium, du fer et peu de graisses, mais aussi bon pour l'environnement car leur élevage ne requiert pas beaucoup d'espace et de ressources alimentaires. Avec la hausse constante du prix des denrées alimentaires et les critiques récurrentes de l'élevage intensif, les vertus des insectes ne sont plus à démontrer et de nombreux pays l'ont intégré.

Aussi, face aux résistances culturelles qui empêchent les Européens de remplacer un bon steak saignant par une fricassée de crickets, l'Union Européenne, au même titre que d'autres institutions onusiennes, cherche des solutions. Ainsi, une équipe de chercheurs hollandais suggère l'utilisation de farines dans la cuisine traditionnelle pour leurrer notre psychisme réticent. En effet, la constitution de plats réalisés à partir de protéines d'insectes sans en prendre la forme pourrait changer la donne. Il existe d'ailleurs des barres protéinées qui utilisent cette tactique, mais - ne nous emballons pas - le marché reste encore timide et confidentiel.
Viandes bio, algues... d'autres alternatives existent !

Et que les plus réticents se rassurent, il ne s'agit pas de la seule alternative écolo dont la consommation est aujourd'hui encouragée. L'élevage bio, dont les bénéfices environnementaux ne sont plus à prouver (absence de farines animales, de pesticides, de traitements antibiotiques, etc), s'avère être une solution durable pour certaines espèces, même si les élevages en plein air ne sont pas toujours synonymes de moins d'émissions de méthane.

Certains scientifiques sont plutôt d'avis de privilégier les algues, au-delà de la simple consommation de sushis. Le manque de terres agricoles ne serait ainsi plus un problème et nous pourrions nourrir les animaux d'élevage avec ces protéines végétales, récoltées à moindre à coût.

En Australie, c'est la viande de kangourou qui fait l'objet depuis quelques années d'une campagne d'incitation à la consommation car l'élevage de kangourou serait bien moins polluant que celui des boeufs ou des moutons, qui émettent du méthane via leur système digestif. De plus, l'animal est loin d'être une espèce menacée en Australie ! Ses vertus diététiques ont déjà été acceptées de longue date, sa viande étant très riche en protéines et très pauvre en matières grasses.

Au contraire des insectes, les réticences de certains Australiens s'expliquent par l'aspect sympathique de l'animal, érigé quasiment en symbole national. L'argument écologique suffira-t-il à changer les habitudes culinaires ?
Alicia Muñoz


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