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Le totalitarisme ordinaire ou De la structure de l'eugénisme dans les pratiques actuelles par David Fauvel

Publié le 03 février 2012 par Balatmichel
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On peut s'interroger parfois : qu'aurais-je fait dans la France de Vichy, pendant l'occupation allemande ? Aurais-je compris ou bien voulu comprendre, à temps la nature des évènements ? Aurais-je été témoin passif plus ou moins à l'abri ? Aurais-je cherché à ne pas trop savoir pour ne pas trop m'engager, ni prendre de risque ? Les petites lâchetés ordinaires peuvent nous conduire à des extrémités sans issue aucune... Nous avons entendu “plus jamais cela”, seulement le devoir de mémoire peut-il nous exonérer du devoir de conscience... celui de l'objection de conscience ?

Le danger nous guette plus que jamais, c'est un monstre aux aguets, toujours prêt à dévorer sa proie... Il est d'autant plus redoutable qu'il se terre, insidieux, disséminé, larvé et que nous en sommes tous les porteurs – au mieux les porteurs sains, les passeurs passifs, au pire les porteurs agissants. La bête immonde a autant de visages que nous sommes, et autant de masques que possible. Son lit demeure, quelle que soit l'époque, la haine de l'autre, cette haine de tous les jours, presque banale, si effroyablement banale.

Il s'agit ici du totalitarisme. Chaque matin est un matin brun en puissance (1)... Les racines du totalitarisme sont d'autant plus profondes qu'elles s'insinuent en de toutes petites choses, des choses qui peuvent paraître marginales, locales, anodines pour beaucoup... Il est si facile d'entrer dans la norme, de se fondre dans la servitude volontaireα, celle que R. Gori dénonce, et de se croire à l'abri, du bon côté.

Être juif, Tzigane, homosexuel, handicapé, communiste, malade ou déficient sous le troisième Reich suffisait à perdre le droit à l'existence et à toute dignité humaine. Aujourd'hui en ce début 2012, être psychanalyste suffit à déchaîner cette haine de l'autre qui en passe par des arrêts visant à écarter toute pensée psychanalytique du champ de l'autisme... et qui aboutit à la proposition de Loi de M le député Daniel Fasquelle, nous y reviendrons.

C'est toutes proportions gardées et en pesant bien nos mots que nous pouvons dire que les violences faites à Pierre Delion – chef de service au CHRU de Lille –, David Cohen – chef de service à l'Hôpital de la Salpêtrière – et à leurs équipes, sont de cette même nature totalitaire. Sommaires et dénaturantes, ses violences servent une cause qui va bien au-delà de la pratique du packing ou de la question de l'autisme... une association de familles de personnes autistes, Vaincre l'autisme, a déposé une plainte – la justice n'y ayant pas donné suite – auprès du conseil de l'ordre des médecins ; les membres de Vaincre l'autisme ont lancé des appels à manifester devant le Conseil de l'Ordre, au jour des comparutions de P. Delion et D. Cohen, s'agissant de mises en cause personnelles, ces mots d'ordre s'entendent comme appels à la vindicte... ils ne trompent guère sur la nature haineuse de ce combat.

(…)


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