Le chômage pour sauver l'UMP ?

Les chiffres du chômage sont bons. Seulement 7,5 % de chômeurs en France (métropolitaine parce qu'avec les DOM-TOM, ça fait 7,8 %, mais allez savoir pourquoi on ne les met pas dans les chiffres !). Tous nos joyeux médias répètent que c'est le meilleur chiffre depuis 1983 !
Formidable, le chômage est vaincu, vive l'UMP, vive Sarkozy son prophète !
Comment ça, non ?
Je ne reprendrais pas les arguments de Partageons mon avis, bien que je le partage un peu quand même, mais je vais évoquer d'autres détails croustillants et éclairants.
Tout d'abord, le taux de chômage de 1983 et celui d'aujourd'hui ne sont absolument pas calculés pareil. Devant la hausse inéluctable, les gouvernements successifs (de gauche, comme de droite) se sont ingéniés à changer les critères pour être chômeurs. C'est ainsi que sont nées les fameuses catégoiries de chômeurs. Aujourd'hui, on en compte 8, mais seul le chiffre de la catégorie 1 est donné. N'allez pas croire que les autres catégories soient négligeables. Si on additionne toutes les catégories, on double le chiffre de la catégorie 1. Donc au lieu de 7,8%, nous aurions environ 15,6 %. Un chiffre bien moins sympa à donner en pature aux médias. Je vous suggère une petite sur le site La fabrique des chômeurs qui donnera plus de détails sur ce sujet complexe.
Ensuite, depuis l'arrivée de Villepin, des consignes très strictes ont été données à l'ANPE pour radier les chômeurs afin d'améliorer les chiffres. Fillon n'a pas changé les consignes.
Enfin, la tendance conjoncturelle est que les baby-boomers commencent à partir à la retraite, libérant ainsi pas mal de postes pour les sans-emplois. Une bonne nouvelle pour le chômage, mais une bien mauvaise pour les retraites...
Bien sûr, selon la propagande du gouvernement, cette baisse n'est que le résultat de la politique du gouvernement ! On ne rigole pas dans les rangs, s'il vous plait.
La prochaine fois qu'un journaliste répètera que les chiffres sont les meilleurs depuis 1983, vous vous interrogerez aussi sur le fait qu'ils reprennent tous la même comparaison. Sans doute parce qu'elle leur a été fourni par le gouvernement. Et alors, vous vous surprendrez à vous poser la question sur la pertinence des infos balancées dans les grands médias. Les mêmes qui fustigent l'information sur internet, celle qui n'est pas (encore)  contrôlée par le pouvoir de l'argent.

Dominik

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