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[live report] justice a stereolux

Publié le 04 février 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

[LIVE REPORT] JUSTICE A STEREOLUX

Les places sont parties en une heure : les fans du duo parisien ont répondu présent au retour à Nantes de ceux qui avaient enflammé feu l’Olympic il y a de ça déjà…cinq ans. Parce que oui, † a déjà cinq ans. Pour défendre en live leur récent et sous-estimé Audio, Video, Disco, Justice a fait le choix de préférer jouer dans des « petites » salles indé, rapport à la tonalité plus rock de leur nouvel opus. Stereolux les accueillera à Nantes, tout comme Le Cargo à Caen, l’Olympia à Paris, la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand, le Bikini à Toulouse, l’Aéronef à Lille. Au final, ils rajouteront quelques Zénith à leur tournée française, ainsi qu’un passage attendu aux Arènes de Nîmes cet été, et quelques dates en festivals.

L’affiche de ce soir est signée Ed Banger de A à Z, ou plutôt de DVNO à Justice, en passant par Busy P.

C’est Pedro Winter (patron d’Ed Banger le jour, Busy P la nuit) qui monte sur scène en premier. L’air détendu, il fait quelques vannes et appelle son copain DVNO à monter sur scène. DVNO (l’artiste) c’est donc l’homme derrière DVNO (la chanson). Alors qu’il commence à « balancer quelques sons » comme disent les kids qui remplissent la fosse, Pedro Winter reste sur scène deux minutes, les bras ballants, regarde le public, boit quelques gorgées de sa bouteille (d’eau, si si, je vous jure) et entame quelques pas de danse, avant de retourner backstage pour ne pas se couvrir de ridicule. Il reviendra sur scène une fois faire le même manège. Incompréhension totale. DVNO, lui, joue une musique de club orientée rock. Nous aurons donc droit à un How Deep Is Your Love (Populette Remix) de The Rapture, grand moment de plaisir saccagé peu après par l’omniprésent Barbra Streisand de Duck Sauce. Les morceaux s’enchaînent, plus ou moins, mais le tout est au final sans saveur. « Four capital letters », dit la chanson. « One boring man », pensera-t-on désormais.

Busy P prend le relais derrière, cheveux longs et t-shirt Metallica. Le niveau monte d’un cran, on a droit au génial Wildfire de SBTRKT et au déjà culte Nightcall de Kavinsky, les sons deviennent plus intéressants (si l’on exclue l’ignoble Big Bad Wolf de Duck Sauce, encore eux). Son set se clôt sur 20 minutes de « ce qu’il écoute dans sa chambre », petit mélange de classic rock et de métal qui fera parfois la part belle à AC/DC, d’autres fois à Yes. On notera le retour de DVNO sur scène pour chanter en live une version de DVNO (on s’y perdrait, je sais) sur du AC/DC : le mash-up live fonctionne parfaitement, l’exercice de style est réussi.

Justice arrive sur scène. Le décor est impressionnant et bien plus soigné que sur la tournée Cross. En fond, un rideau composé de milliers d’ampoules. Au premier plan, la légendaire croix, entourée de platines et autres tables de mixage à but purement décoratif : elles ont été vidées de leur électronique, leur intérêt étant les LED. De chaque côté de la scène, 9 imposants amplis Marshall, eux aussi vidés de leurs composants, et dont on découvrira en cours de set qu’ils s’allument.

Justice s’installe derrière les platines (on a vérifié, c’est vraiment eux qui mixent), et envoient dès le début un set enflammé, puisque leur intro reste l’excellent Genesis. Les morceaux s’enchaînent, se superposent, on retrouve du D.A.N.C.E dans Civilization, on reconnaît du Newlands dans Stress, chaque morceau est enrichi de thèmes qui viennent d’ailleurs, les morceaux sont rallongés, raccourcis, mélangés, les sons sont tantôt martyrisés tantôt sublimés. Le set est un best-of idéal, mais composé en live, et dont on ne saurait dire si la trame de fond est le son crade, rond et abrupt de leur deuxième opus, ou si ce qui compose sa base est le son propre, aiguisé et électro du premier.

La croix s’éteint et s’écarte, pour laisser place à un clavier baigné de lumière blanche. Gaspard quitte les platines s’assoit sur une chaise (en réalité une lightbox), commence à jouer. Plus tard, Xavier s’adonnera au même petit jeu. On le sait donc désormais : D.A.N.C.E au piano, en live, c’est une riche idée. En milieu de set, Xavier monte sur un ampli (façon de dire « moi aussi je suis une rockstar »), lève le bras et nous offre un petit V de la victoire avec ses doigts ; Gaspard, resté derrière les platines, lève le bras et coupe la musique. Une minute de silence et d’immobilité avant de repartir dans un set toujours plus travaillé.

Si leur jeu de scène a énormément progressé en quelques années, c’est aussi la façon dont ils travaillent leurs morceaux qui est devenu plus intéressante. Ainsi, offrir une version d’Audio Video Disco longue de dix minutes aurait pu être dangereux : ici, c’est parfaitement réussi.

Je l’avoue maintenant : je m’attendais à être déçu, persuadé qu’ils étaient loin d’être un bon groupe de live. J’ai été soufflé par la manière dont ils ont réussi à mêler leur set electro avec un show beaucoup plus rock. Impressionnant visuellement (sans être outrancier) et parfaitement calculé, le concert était une très grande réussite. 

Justice est faite.


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