Quand elle se glisse près de moi et que le bus s'éloigne, je me crispe.
Je baisse les yeux vers nos genoux qui se touchent légèrement. Jean contre jean. Remarque-t-elle la chaleur qui circule entre nos corps ? Je ne suis plus puceau et pourtant, son moindre contact m'affole. Jusqu'ici, j'avais tout fait pour ignorer l'évidence de mes sentiments. Jusqu'à hier, au moment je l'ai serrée dans mes bras et ses larmes ont inondé mon tee-shirt.
Sentir ses genoux ne me suffit pas. J'en veux plus.
Elle entrelace ses doigts, les mains posées sur ses jambes comme si elle ne savait pas où les mettre. Je meurs d'envie de la toucher, mais elle pourrait me repousser. C'est bien la première fois que je crains la réaction d'une fille.
Tout en me mordillant la lèvre, j'avance la main d'un millimètre vers la sienne.
Sans réaction de sa part, je poursuis. Encore un peu. Quand le bout de mes doigts touche son poignet, elle se raidit. Mais elle ne dégage pas sa main.
Comme sa peau est douce, me dis-je, alors mes doigts remontent son poignet, vers ses phalanges, pour atteindre ses ongles lisses et manucurés.
Ses effleurements me rendent dingue. Ils sont plus érotiques, plus bouleversants que tout ce que j'ai pu faire avec Kendra. Je me sens aussi maladroit qu'un gamin de seconde.
Je suis tellemen heureux qu'elle ne dégage pas sa main. Comme si elle lisait dans mes pensées, elle la retourne en même temps que moi Nous voici paume contre paume... doigts contre doigts. Lovée dans la mienne, sa main parait minuscule... Plus délicate que jamais. Elle éveile mon désir de la protéger, d'être son héros.
Caleb et Maggie - Paradise de Simone Elkeles
Retrouvez ma chronique ICI