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"Harlan Roulette" (Justified - 3.03)

Publié le 04 février 2012 par Shoone

Justified: 3.03 Harlan Roulette



Vous connaissiez probablement la roulette russe? Jeu de chance dans lequel le joueur mise sa vie en tentant d'échapper à la seule balle d'un revolver qu'il actionne à une reprise, aléatoirement, sur sa tempe. Justified fait encore plus fort et propose la Harlan Roulette. Cette fois, le joueur ne se contente pas que d'un seul tir. Bien plus vicieux. C'est sans doute ce qui offre à l'affaire du jour, centrée sur un dealer d’oxy et sa bande d’addicts, sa scène la plus intense. Dans son ensemble, l’affaire s’impose aussi certainement comme l’une des plus fortes de la série et la meilleure de ce début de saison. Elle s’inscrit parfaitement dans la tradition western qu'entretient la série tout en la remettant en goût du jour. Ça m’a particulièrement frappé lors des deux scènes de confrontation entre Raylan et Foggle, le dealer d’oxy, filmées à la façon de face-à-faces de cowboys et aux dialogues toujours chargés de décontractions et de technique d’intimidation. D’autre part, l’intrigue propose clairement des criminels marquants avec notamment ce fameux Foggle, dont la scène de la « roulette » illustre bien tout la barbarie et le sadisme. Les sous-fifres ne déméritent pas non plus en bras-cassés presque attachants, une spécialité de Justified toujours efficace permettant des dialogues comiques avec Raylan, toujours assez surréalistes. Parmi cette bande de losers, on retrouve d’ailleurs Wade, avec qui Raylan avait quelques comptes à régler depuis la saison dernière, ce qui assure une certaine continuité. L’issue de l’histoire ne manque sinon pas d’être jubilatoire, véritablement tragi-comique avec son détournement de la confrontation western entre Raylan et les bad-guys par un twist inattendu.


Cette intrigue bouclée dispose également d’un intérêt dans une dimension plus feuilletonnante de par ses liens avec l’arc de Quarles. Le dealer d’oxy se révèle en effet être employé par Duffy, nouvel associé du mafieux de Detroit. Il sert alors d’intermédiaire à Raylan pour rejoindre la storyline de Quarles. Autant vous dire que la scène de rencontre était à la hauteur de mes espérances, débordante de tension avec un Raylan en colère, balayant Duffy sur son passage et un Quarles véritablement dérangeant dans son imperturbabilité. Dans le même temps, ce dernier met en place ses projets criminels et j’ai trouvé que c’était une parfaite occasion pour rendre le personnage encore plus flippant. De fait, il discute avec Duffy de ses plans de trafics avec une telle sérénité, à la limite de jovialité, comme s’il parlait de la pluie et du beau temps, qu’il en devient très troublant.


Limehouse, l’autre big-bad pressenti de cette saison, n’est pas en reste non plus et j’ai également beaucoup aimé ses interventions de cet épisode après son introduction musclée. Il ne devient peut-être pas plus menaçant, mais il gagne en complexité et c’est aussi intéressant, d’autant que cela se fait par le biais d’Ava qui se révèle avoir été sa protégée. Celle-ci dégote du coup au passage un rôle clé dans les business de Boyd qui rêve justement de négocier la fortune de Mags avec Limehouse. En attendant, Boyd et son équipe ne sont pas vraiment de taille à marchander avec le gangster, comme l’échange sur le pont mené par la baguette par ce dernier le prouve bien.  On en profite alors pour revenir sur la remise sur pieds du gang de Boyd, dont j’ai définitivement adoré chaque instant grâce à cette dynamique de groupe atypique formé par l’équipe initiale d’Ava, Arlo, Boyd et Devil puis grâce à un Walton Goggins au top de sa forme. On retrouve tout de même une organisation qui tient la route lors de l’opération pour réinvestir le bar de Johnny, avec un Boyd plein d’assurance et savoureusement narquois qui recrédibilise sa bande.


A part ça, Dickie hérite en prison d’une petite intrigue avec un gardien corrompu cherchant à profiter de lui pour s’enrichir. Ça reste anodin et isolé pour le moment mais le fait que ce soit spécifiquement à la fortune de Mags que le gardien s’intéresse également, me fait penser que ça aura certainement son importance dans la trame principale et ça permet par la même occasion de continuer à légitimer la présence de Dickie.


En conclusion, tout en assurant un divertissement de haute qualité avec une partie plus stand-alone très soignée et tout à fait prenante, Justified commence à donner forme à ses arcs saisonniers, lentement mais sûrement. Elle paufine ses nouveaux personnages et leur offre des premiers affrontements fracassants avec nos héros, très prometteurs pour la suite.


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