Carrotmob, ou quand la carotte au bout du bâton devient verte…

Au croisement des différents mouvements contestataires destinés à manifester contre le consumérisme et ceux consacrés à encourager les pratiques VERTueuses, se trouve celui de l’ONG Carrotmob, basé sur une démarche pacifiste, positive et incitative, qui prône la consommation par le verdissement.

A l’opposé du boycott, c’est sur le principe du buycott que Carrotmob s’est fondé à San Francisco, une organisation non gouvernementale initiée par Brent Schulkin en 2008. Cet ancien de Google, autoproclamé “militant frustré par l’inefficacité des méthodes traditionnelles de militantisme – les manifestations, les boycotts, les mails aux députés ou aux PDG, etc.”, a eu l’idée de faire autrement…

L’objectif de sa démarche consiste à mobiliser un grand nombre de consommateurs sur des actions “coup de poing” constructives, destinée à soutenir les entreprises qui s’engagent à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Et c’est via son site internet activiste et écolo que ce militant appelle sa communauté à se former.

Zoom sur la première action menée par Carrotmob à sa création, extraite du site “Mes Courses pour la Planète“. Le fondateur a mis en concurrence 20 supermarchés de proximité dans le quartier de Mission, à San Francisco, pour savoir lequel serait prêt à consacrer à la rénovation écologique de son magasin la part la plus importante du chiffre d’affaires réalisé durant une campagne de mobilisation de quelques heures. K&D Market a remporté le concours avec l’intention d’utiliser 22% des ventes réalisées pendant les 4 heures de l’événement pour changer l’éclairage et si possible revoir les systèmes de froid du magasin au profit d’équipements plus économes. Il s’est ensuite occupé à mobiliser les consommateurs, utilisant des réseaux sociaux sur Internet comme Facebook et MySpace.

Résultat : quelques centaines de personnes se sont retrouvées dans le magasin  à l’heure convenue, pour acheter des produits courants dont elles avaient un peu retardé l’achat – et sont reparties satisfaites d’avoir aidé le magasin à devenir plus vert.

Le bon côté est que, grâce à l’approche hautement pragmatique et réaliste de Carrotmob, les entreprises génèrent un chiffre d’affaires additionnel et peuvent facilement, grâce à cela, mettre en œuvre une idée simple pour “verdir” leurs activités. Schulkin fait d’ailleurs appel aux entreprises, en arguant du fait que Carrotmob ne les critiquera pas (le site préfère, comme son nom l’indique avec humour, la carotte au bâton !) mais les aidera à augmenter leurs ventes et leurs profits, à améliorer leur réputation… à condition qu’elles s’engagent à en investir une partie dans leur responsabilité sociale et environnementale.

Le moins bon côté de l’histoire est qu’évidemment les alter’consommateurs les plus militants risquent de devoir acheter des tonnes et des tonnes de chips ou de papier toilette pour financer de petits changements… dont certains continueront à regretter qu’ils ne soient pas mis en œuvre de toute façon, sans carotte ni bâton ! Fin de l’extrait.

En France, des groupes Carrotmob commencent à se former un peu partout, à Paris, Nantes, Toulouse, Rennes, Rochefort, Lyon, mais  dont l’action reste encore discrète pour l’heure.

Carrotmob, ou quand la mobilisation verdit les enseignes, la carotte au bout du bâton devient rançon à toutes les saisons, et une rançon partagée !

Retrouvez plus d’infos sur la page facebook, ici ou sur leur site, là.